Une jolie fille (dans son genre - qui n'est pas le mien) part dans le désert avec son mec. Elle passe tout le début du film le cul à l'air et la caméra, que l'on croirait être celle de Kechiche, ne filme que ça. L'arrivée de deux tarés armés jusqu'aux dents ne la freine pas dans son exhibition, bien au contraire : elle profite d'une soirée dansante pour choisir le plus inquiétant des deux et lui offrir une séance de frotti-frotta façon lambada porno. Le lendemain matin, chauffé à blanc, l'animal profite de l'absence du petit-copain et de la complicité de son pote pour forcer la main de l'innocente allumeuse - enchaînement qui, dans le contexte de ce long métrage particulièrement capillotracté, semble logique. Malaise.
Lorsque le bellâtre retrouve sa gonzesse violée et de mauvais poil, il juge plus simple de s'en débarrasser. Après tout, y a pas de quoi se fâcher avec deux copains non plus, et puis si elle s'ébruitait l'affaire ferait tâche à la maison, où l'attendent femme et enfants. Alors il jette la miss du haut d'une falaise, où elle s'empale à plat dos vingt mètres plus bas sur une branche d'arbre pointue.
Qu'à cela ne tienne ! Laissée pour morte, mais bien décidée à faire chier son monde jusqu'au bout, la voilà qui se réveille : le bide transpercé de part en part, les pieds bleus, des fourmis qui ont commencé à la bouffer, déjà vingt litres de sang en moins, mais un briquet à portée de main, qu'elle attrape grâce au fil de ses oreillettes d'ipod et dont elle se sert pour foutre le feu à l'arbre, qui casse et la libère ! Tadaaaaa ! Notre héroïne ne sait peut-être pas qu'il ne faut pas allumer un psychopathe en twerkant contre son zizi tout dur, mais même moitié crevée, elle a des fulgurances à la MacGiver !
La voilà d'ailleurs dans une caverne, de nuit, après une marche de quelques heures pendant laquelle elle a perdu une cinquantaine de litres de sang supplémentaire. Se souvenant qu'elle porte dans son médaillon un bout de drogue dont on lui a dit la veille qu'elle avait pour particularité de rendre insensible à la douleur, elle se fait un petit shoot et profite qu'effectivement elle ne sent plus rien pour se soigner : elle s'entaille le bide avec un gros couteau, en extirpe l'énorme bout d'arbre qui la gênait à peine, découpe une canette de bière qu'elle chauffe à la flamme du feu de bois et se cautérise sans broncher. Au réveil, pas une trace, pas une cicatrice : juste le tatouage laissé par la marque de l'étiquette de bière (wouarf wouarf, que c'est drôle !) sur son ventre et son dos. Et elle a récupéré tous les litres de sang perdus. C'est bien simple, lorsqu'elle sort de la grotte, pieds nus et en slip, elle a l'air encore plus en forme qu'à l'ouverture du film.
Cette Tomb Raider du désert, munie du fusil du premier des trois méchants qu'elle avait buté avant d'aller se refaire une santé, part en chasse des deux autres. Et "en chasse" est la bonne expression, puisque cette fausse gourdasse, non contente d'avoir des notions de survie qui feraient passer Mike Horn pour un puceau des Hauts-de-Seine, se révèle également être une experte de la traque en milieu hostile et du maniement des armes lourdes ! Paumée de nuit en plein désert, elle retrouve son chemin comme si elle allait acheter du pain à la boulangerie du coin, rattrape une jeep à pieds, fume son violeur façon headshot, puis retrouve son mec si peu compatissant et l'explose à son tour alors qu'il sortait de la douche et n'avait pas eu le temps de remettre un slip. Jusqu'au bout, la meuf que tu regrettes d'avoir emmenée en vacances !
Ce scénario abracadabrantesque est encore alourdi par une réalisation qui en fait des tonnes, à grands coups d'hémoglobine bien rouge et de gros plans gores boostés par des effets sonores façon Dolby Surround du bruitage dégueu.
Risible et absurde de bout en bout !