Aujourd’hui, je vous propose de rentrer dans le cerveau du maître du cinema japonais, à travers différents rêves de Monsieur Akira Kurosawa.
En 2h, le réalisateur aborde tout ce qui constitue de prêt ou de loin la vie humaine et son influence sur la planète : la tentation de l’enfant, la beauté de l’art, la persévérance et l’union, la bêtise de la guerre, la tristesse de la pollution, et surtout... la mort.
Fidèle aux traditions japonaise, Kurosawa parle de cette dernière sous la forme d’une fête, d’un événement joyeux, et dans cette œuvre que l’on pourrait considérer comme un testament, le réalisateur met en scène avec cet avant-avant dernier film sa vision de voir le monde.
On ressent beaucoup de tristesse dans cet univers onirique, paradoxalement. Un homme marqué comme tout un peuple par les catastrophes nucléaires et les deux bombes atomiques. Un homme dégoûté par la guerre, dont il fait la métaphore à travers un énorme tunnel où le jour met beaucoup de temps à arriver. C’est au final quand le maître est enfant qu’il voit la vie avec joie, avec étonnement, avec surprise, comme le montre les deux premiers rêves. Il est spectateur de sa propre vie, et guidé par son environnement. Ensuite, il devient un acteur de ce monde aussi vicieux que violent, aussi aride que délabré, ce qu’il représente à travers un chien ou un paysage complètement détruit. Et parfois, dans cette maturité, il distingue de la couleur, de la vie, de l’inspiration, lorsqu’il discute avec Van Gogh (interprété par Martin Scorsese, situation improbable d’une rencontre entre le maître du cinéma Américain et celui du cinema Asiatique.)
On comprend à travers ce film époustouflant l’importance de la pensée, la nécessité s’ouvrir son esprit.
Le film est en plus accompagné d’une bande son traditionnelle sublime, et je n’ai pas peur de dire qu’en terme de photographie, il est la plus belle œuvre que je n’ai jamais vu devant un écran. Kurosawa filme la nature comme personne, et à travers les yeux de ses acteurs, nous propose son auto-biographie, l’histoire de sa vie, entre joie, doute, tempête et arc en ciel. Il met en scène la vie sous la forme d’un cycle, et cette œuvre et la manière dont il l’a conclu représente la lumière dans un monde qu’il décrit de plus en plus sombre.
Sans aucun doute l’un de mes films préférés, une réalisation difficile à trouver en bonne qualité mais disponible sur YouTube avec les sous titres Anglais.
Chef d’œuvre.