Je n'ai jamais saisi l'intérêt de faire des versions filmées de Broadway, ni celui de faire des pièces qui enfoncent interminablement leurs personnages dans un tourbillon de cruauté humaine. Enfin... non : c'est en partie mon préjugé qui parle (et c'est bien pour ça que je me répands en intro) car cette pièce a en fait le mérite de le faire comme il faut (comme d'autres qui me séduisent moins, j'imagine), révélant la dualité humaine à de nombreuses reprises derrière des rebondissements pas trop sensationnalistes.
Mais voilà : je parle bien d'une pièce et non d'un film. Altman a été réduit par l'absence de succès à un statut de technicien et de directeur d'acteurs, des tâches qu'il remplit d'ailleurs très bien, étant presque surqualifié, par exemple, pour le jeu de miroirs dont il dote son tournage pour créer un effet flashback.
Le Texas profond, il faut aimer, mais il y a plus déplaisant dans le genre si l'on n'a pas mes préjugés dessus et que ça ne nous fait rien de voir un réalisateur se convertir sans façons de l'hollywoodisme au broadwayanisme.
→ Quantième Art