Un film atypique, Révolution Zendj se trouve dans une catégorie de film difficilement classable. Dans une révolte, ce film critique le monde dans lequel nous vivons et nous montre sans artifice la détresse actuelle à laquelle nous en somme trop peu conscient.
Tariq Teguia, réalisateur de Révolution Zendj et auparavant Rome plutôt que vous en 2006, puis de Inland en 2008 est un accoutumer des faits. Né à Alger le 12 décembre 1966 réalisateur mais aussi scénariste de ses films travaille régulièrement avec son frère Yacine, il a pour thème l'Algérie et la guerre avec une écriture et une mise en scène propre et unique en son genre. Satirique, critique Tariq Teguia donne à ses films une raison d'exister propre à la révolte qu'il défend.
Révolution Zendj dispose d'une équipe de tournage limitée, en raison de son budget restreint de 400 000 euros autofinancé par le réalisateur, il emploi des acteurs non professionnels. En tête d'affiche Fethi Gares, Diyanna Sabri, Ahmed Hafez et Wassim Mohammed Ajawi, tous pour la pluparts n'en sont qu'à leur premier film. Le tournage s'est déroulé dans différentes parties du monde : à Alger, Athènes, Thessalonique en Grèce, Beyrouth, en Irak et pour finir, à New York.
Néanmoins Révolution Zendj recevra de très bonnes critiques élogieuses notamment pour sa comparaison avec le cinéma de Jean-Luc Godard et gagnera même le grand prix du festival Entrevues de Belfort.
Trois personnages centraux se rendent à Beyrouth pour affaire, Ibn Battutâ est journaliste et compte y faire un reportage, Nahla est à la recherche de son père militant nationaliste, puis Monsieur Prince un riche entrepreneur compte y protéger ses revenus.
L'intrigue se concentre sur l'exil, en effet ils se rendent compte que Beyrouth n'est pas habitable mais où aller? Une vie d'exil et de voyages inattendus forcés par des situations politiques difficiles. Fuir la guerre pour trouver une vie saine.
Ce long-métrage traite des problèmes actuels, il met les pieds dans le plat avec une ouverture politique qui pose le problème dès le départ. Le personnage voyage en quête d'éden, fuyant la guerre et ces instabilités politiques marqué par des longues scènes tout au long du film typique du cinéma de Godard, ce n'est pas la seule similitude. Tariq Teguia nous immerge dans un monde différent infesté de peur et de déception mais aussi d'espoir et de découverte.
Le point faible de cette mise en scène, honnête et intrigante, c'est que dans la narration et les dialogues le spectateur non averti peut tout d'abord vite s'ennuyer, de ne pas plonger dans un monde si lointain du sien marqué par une longueur d'exécution qui peut vite devenir un supplice pour celui qui n'entre pas dans le film.
De plus, pour un spectateur n'ayant pas les connaissances sur les instabilités politiques des pays concerné seront surement perdus de plus en plus par une incompréhension des événements qui en découlent.
Révolution Zendj est donc un long-métrage qui intéresse et plonge son spectateur grâce à une mise en scène de maître. Néanmoins il est conseillé de bien s'équiper des événements actuels qui concernent le film pour ne pas se perdre en chemin.