Et on recommence. C’est, en substance, ce qu’on peut dire après le visionnage de ce quatrième opus de la série qui a propulsé Vin Diesel comme star de la science fiction (non Fast & Furious ne compte pas).
La tétralogie a démarré avec Pitch Black, l’histoire de quelques chasseurs qui courent après un prisonnier aussi célèbre et dangereux qu’iconoclaste. Elle a continué par un épisode animé sanglant et brutal et une aventure à plus gros budget, opposant des mondes entre eux.
Dans cet opus sobrement intitulé Riddick, on suit… quelques chasseurs qui courent après un prisonnier célèbre, dangereux, etc. Riddick se retrouve sur une planète inhospitalière, aride, toute en ocres et en filtres jaunes, comme dans Pitch Black. Cette planète est peuplée de bestioles sauvages et carnivores — comme dans Pitch Black. Et comme dans Pitch Black, le budget du film est plutôt serré. Du coup, nouvelles technos oblige, pleins de plans larges sur fond verts, décorés de manière bien kitsch avec, genre, des lunes géantes, des montagnes à pointes, des reliefs incompréhensibles, des grottes et des chemins tortueux plantent un paysage familier.
Le scénario tient sur un ticket de métro puisque Riddick, qui cherche à fuir la planète, fait appel à un système sophistiqué de balise de détresse installée dans un repère de chasseurs de primes. De là débarquent deux troupes aux intérêts divergents mais qui veulent toutes deux mettre la main sur le héros aux yeux négatifs. C’est une chasse à l’homme sur fond d’humour flegmatique qui s’organise, entre le prédateur poursuivi et les deux teams, une de tarés rigolos et pas très crédibles dans le style Mad Max, et l’autre, plus rigide, campée par des guerriers en costumes noirs de type commandos.
Riddick fait des blagues, se montre particulièrement souple avec ses opposants, fait des promesses de mort, bref, fait du Riddick avec une pointe d’auto dérision et de second degré qu’on ne lui connaissait pas.
Malgré tout, on ne passe pas un si mauvais moment. Et c’est peut-être ça le pire. On pose son cerveau, on rigole des blagues un peu sexistes (Riddick est tellement sûr de lui que même une lesbienne ne peut avoir qu’une envie, se faire fourrer par une bite furyenne), on scrute Katee Sackhoff qui, comme le bon vin, vieillit bien, on s’avilit un peu de ce manque de subtilité, on regrette pas mal que ça n’apporte strictement rien à un univers à la base sympathique, et même pire, que ça enlève de la cohérence apportée par les Chroniques.
Une fois que le film est terminé, et bien, on passe à autre chose. D’ailleurs c’est ce que Twohy, le réalisateur, devrait faire maintenant qu’il a sabordé son univers en étant allé trop loin. Passer à autre chose. Et laisser Riddick mourir pour de bon.