Once upon a time… les Goonies des temps modernes, ou la fantastique épopée d’Alice, Hazel et Jodie. Présenté en avant-première à la quinzaine des cinéastes 2023.
Rares sont les films qui ne se présentent pas comme tel. Bien sûr, les tonalités spielbergiennes foulent les champs où trois gamins du Wyoming s’amusent à cambrioler l’entrepôt de leur jeu vidéo préféré mais pas que. Ce qui est des plus savoureux dans le premier long métrage de Weston Razooli, c’est cette frappante liberté d’expression, autant au niveau de la mise en scène que des acteurs, tel un gros bonbon aux multiples saveurs, qui dévoilent ses surprises au coup par coup.
Embarqué dans une quête à l’ancienne, où sons médiévaux appuis l’expédition des trois loustics, on a affaire à une véritable remise en question sur les joies de la technologie. Plus que quelques jours avant de se retrouver en camp de vacances et qu’une envie : jouer à un jeu vidéo, pour ça ? Devoir rapporter une blueberry pie à la gardienne des mots de passe : maman. Mais la quête ne va pas se révéler aussi simple, plus de blueberry pie au commerce du coin, des œufs volés à la supérette, impossible donc de pouvoir la faire soi-même, alors que faire ? Se lancer dans une chasse au trésor, peu importe les risques, peu importe les obstacles.
Au final, n’est-ce pas le meilleur moyen de conjurer la malédiction de la technologie et des écrans ? Retrouver cette magie si particulière de l’enfance où les aventures les plus extraordinaires dépendaient uniquement de l’imaginaire, entre féérie et réalité.
Donjons & Dragons au Wyoming
Razooli peut être fier d’une chose, c’est de capter de manière si naturelle l’univers fantastique des jeunes héros, dont les félicitations sont de rigueur pour leurs prestations qui embrassent aisément une si belle innocence. Gags, intelligence et magie sont de puissants remèdes au cinéma folklorique d’aujourd’hui, qui trouve en Riddle of Fire un fidèle allié, qu’on peut revoir au même titre que ses célèbres prédécesseurs sans se soucier une seule minute de ne prendre aucun plaisir. Car c’est tout ce que représente cette sublime œuvre fantastique : un plaisir, simple, pur, sans fioriture, une bouffée d’air frais comme pourrait l’être notre jeu vidéo préféré, pour qui on serait prêt à tout pour y jouer ne serait-ce que deux petites heures.
Vous l’aurez compris, la première œuvre de Weston Razooli est un véritable coup de cœur.