Premier film du réalisateur américain Weston Razooli, pépite indée révélée à la Quinzaine l'an dernier, revival du film d'aventure / fantasy, rempli de refs geeks et aux 80s, Riddle of Fire parlera autant aux grands enfants nostalgiques qu'aux plus petits !
Tourné en 16mm, l'image a ce grain typique de la pellicule qui vous plongera immédiatement dans la nostalgie des 80s, dont le réalisateur est un fan assumé. Ce film de "néo-conte de fées" comme aime à l'appeler son réal, a tout pour faire vibrer cette corde de nostalgie époque Goonies, comme avait su le faire Stranger Things dans une certaine mesure. Mais à la différence de la série Netflix, Riddle Of Fire dégage une aura d'authenticité qui distingue le film de la pale copie pour en faire un veritable hommage (et réactualisation!)
Cet aspect authentique passe très certainement déjà, par la volonté de dépasser un cadre trop aseptisé. Razooli explique qu'il est très compliqué de nos jours de faire un vrai film d'aventure comme à l'époque. Alors bien sûr on est pour un encadrement très strict du travail des enfants et leur protection sur les tournages ! Mais force est de constater que cette sur-protection rend parfois les films trop "propres" et trop "lisses", perdant ce grain de folie et d'ardeur qu'on avait dans le temps. Dans ROF on voit à l'écran des enfants faire du motocross sans casque, boire de l'alcool, commettre un vol,... Le plus difficile était certainement de trouver des parents prêts à accepter tout ça !
Le film met en scène des enfants du Wyoming qui, privés de console, sont contraints de partir à l'aventure au dehors. Là où le film est malin c'est que loin d'opposer un dedans diabolisé à un dehors célébré, les enfants vont vivre une réelle quête de jeu vidéo, digne d'un RPG en sortant de la maison ! On apprécie dans la 1 ère partie du film retrouver des mécanismes de JDR (quête 1>quête2>quête 3), pour ensuite changer d'ambiance rapidement avant qu'on ait le temps de se lasser de ce schéma !
Le réalisateur ayant grandi dans l'Utah, une autre région connue pour ses grandes forêts enchanteresses et propice au développement de l'imagination, on ressent sa passion pour filmer les grands espaces ! Ces régions sont aussi connues pour être assez "redneck" , un set up toujours efficace pour un film qui flirt avec l'épouvante (coin reculé, traditions anciennes, secte de sorcières....) l'ambiance mystério-mystique fonctionne bien.
Concernant cette "culture redneck" dans laquelle il a grandi, le réalisateur explique notamment que si les garçons portent des noms plutôt genrés féminins cela vient d'un usage qui vise à donner un nom de fille aux garçons pour les endurcir vu qu'ils seront potentiellement moqués pour ça....
Au-delà de cet aspect on remarque aussi beaucoup de personnages féminins forts dans le film comme l'héroïne de la bande d'enfants Alice, ou la boss du gang des adultes, interprétée par Lio Tipton (la caution actrice un peu connue du film)
Tourné en seulement 20j avec une limite à 2 prises par scène, il faudra pardonner au film ses quelques imperfections et jeu d'acteur pas toujours très juste ; c'est un premier film à petit budget après tout ! Mais encore une fois je pense que ces aspects permettent de renforcer cette aspect authentique et ne cassent pas la suspension d'incrédulité !