"Ridicule" qualifie la courtisanerie de Louis XVI, incarnée par des aristocrates inconsistants et frivoles dont la principale activité est de faire de l'esprit, au détriment d'autrui si possible. Flagornant le puissant, humiliant le faible, ces parasites poudrés -qui justifient à eux seuls la Révolution!- s'évaluent avec fiel à coup d'épigrammes, de calembours et autres formules badines. A ce jeu du mépris et de la vanité, c'est à qui se montrera le plus brillant et attirera l'attention du Roi. C'est ce que découvre un jeune ingénieur de province (C.Berling) qui prétend naïvement intéresser le Roi à un projet philanthropique.
On aurait tort de ne voir dans le film de Patrice Leconte qu'une comédie de moeurs. Car, si celles-ci prêtent à sourire dans ce qu'elles ont de "ridicules", elles découvrent avant tout une élite futile dont le peuple est la moindre préoccupation. Autour du personnage de Charles Berling, peu incarne une noblesse éclairée (un courtisan ami des sciences, un abbé professant le langage précurseur des sourds et muets ). De sorte que le ton du film n'est pas sans amertume ni cruauté.