Le propriétaire d'un bar miteux engage une star dans le monde des videurs pour faire le ménage de son établissement.
Road House, c'est étrangement divertissant au départ, mais peut-être seulement pour les gens qui ont connu les années 80. On replonge dans les souvenirs, comme quand on jette un oeil à Cobra Kaï.
Étrangement, car on se dit régulièrement "Non mais c'est pas possible..." tellement c'est cliché.
Dalton le videur. Le mâle alpha selon le cinéma hollywoodien des années 80. La fusion entre Karaté Kid pour les prouesses martiales totalement bidons, Patrick Sébastien pour la coiffure rebelle mais pas trop, et BHL pour la classe vestimentaire. Le Dalton super cool de mon adolescence fait pitié à voir aujourd'hui.
Le héros viril cigarette au bec, sourire ironique au coin des lèvres car il est gentillement supérieur à tous. D'ailleurs lui il se tape la femme médecin qui craque devant lui, pas les poules de basse-cour où il fait office de coq.
D'une ringardise parfaite, ce Dalton détaché qui dort tout nu. Il est "libre". Bagarreur et philosophe universitaire, avec sa Mercedès qu'il conduit pied au plancher mais attention hein ! il sait rester simple et habite dans une grange qui pue. Il ne ressent pas la douleur grâce à la parfaite maîtrise de son art martial et sait se recoudre au besoin.
La douleur ça fait pas mal, comme il dit. Ses punchlines sont profondes, on le sent dans son regard qu'il est d'une sagesse folle.
Et cette capacité d'analyse ! Il arrive dans un bar, observe 2 minutes et il a tout vu. Le caissier qui se met un billet dans la poche, la serveuse qui vend sa drogue. Trop fort le mec ! En même temps personne ne s'en cache et même le guitariste aveugle voit les combines. Mais quand c'est Dalton, il a l'air tellement brillant...
En face le méchant, tellement sûr de son pouvoir sur la ville qu'il conduit en zig zag pour se détendre. Quelle idée, franchement !
Flegmatique et fédérateur, Dalton va mettre fin à la mafia locale, grâce à son charisme reposant sur sa nuque longue, et ses méthodes de kung fu zen.
Road House croit en lui-même, en son héros super naze dans des bars à lolos, sorte de Justicier dans le Vil que personne ne vient abattre avec une arme à feu. Pourquoi ? Pour faire parler les poings sans autre justification scénaristique.
Ça se laisse revoir pendant 30 minutes, fasciné qu'on peut être par l'aura du beauf sublimé par Patrick Swayze. Et on dit "J'ai vraiment aimé ça, moi ?
Puis arrive le moment, au milieu du film, où tout s'essouffle d'un coup. Face à cet objet cinématographique d'un autre temps, la curiosité est vite rassasiée et le récit se dévoile pour ce qu'il est. Sans aucun intérêt.
Après les coups de poings bruyants et les couteaux, des maisons explosent, on sort enfin les flingues, et ça finit dans un bain de sang aussi grotesque que l'ensemble de ce projet.
Fallait-il en faire un remake ?