Il est des héros qui reviennent sur nos grands écrans avec une régularité certaine. Robin des bois est de ceux-là, avec plus (le Disney de 73, nostalgie quand tu nous tiens) ou moins (le Ridley Scott de 2010, insipide et superflu) de réussite.
Nous avons ici une adaptation à la sauce Hollywoodienne qui pouvait laisser craindre le pire.
Mais c'est finalement une bonne surprise.
Le film ne manque pas de défauts, à commencer par de nombreuses inexactitudes historiques. Kevin Reynolds prend de grandes libertés, tant avec l'histoire qu'avec ce que l'on connait du récit originel de Robin des bois.
Les qualités de la réalisation compensent néanmoins ces lacunes.
La première bonne trouvaille est le générique d'ouverture, sur les Tapisseries de Bayeux, avec un superbe fond sonore de Michael Kamen.
S'en suit la première scène, dans les geôles musulmanes de Jérusalem, qui donne le ton du film. Un moment de bravoure bien filmé, bien rythmé, avec une bande-son idoine.
La suite du film sera au diapason, rythmée toujours, équilibrée, rare sont les temps morts.
Kevin Costner est entourée d'un casting de seconds rôles de très haut-niveau, avec en tête son binôme Morgan Freeman, mais également Alan Rickman, Mary Elizabeth Mastrantonio ou encore Michael Wincott, qu'on adore détester.
Si le film est pour moi un modèle du genre sur sa forme, le fond n'est pas en reste.
Kamen prends certes certaines libertés, il reste néanmoins fidèle au canevas de la légende de Robin des bois, à savoir le héros qui vole aux riches pour donner aux pauvres.
Ce n'est, ni plus ni moins, la lutte des classes, déjà présente au Moyen-âge et toujours omniprésente dans notre société. L'épisode paroxystique des gilets jaunes l'a encore illustrée. Le film offre une intéressante réflexion sur le sujet, confrontant parfois le héros, lui-même noble, à ses contradictions.
Bref, une fresque baroque, mais pas trop, qui vieillie correctement.
Un film bien troussée du début à la fin, une réussite.