Je n'en attendais pas grand chose, vu que la bande annonce déjà annonçait la couleur. Mais bordel, que ce soit un tel navet, franchement, je ne m'y attendais pas. Pourtant, ça commence plutôt bien, avec Samuel L. Jackson en présentateur d'une émission d'opinions digne du Tea Party caricatural à souhait et avec un début assez osé. Mais le tout tourne à l'aigre dès qu'on voit marqué "RoboCop" à l'écran. Ce qu'il reste du film de Verhoeven ? Pas grand chose. Oublié, l'esprit revendicatif et dénonciateur d'une société ultra-sécurisée, celui ci comprend le message à l'envers et en ferait même l'apologie! Oublié le sentiment d'insécurité dans Detroit en proie au crime et à la corruption. Le dealer en chef au final, n'est rien qu'une petite frappe dont la transformation de Murphy va juste venir contrarier un peu ses plans. Ah oui, tiens, parlons en de ça. Le film vous donne droit à tout ; la cause de la transformation de Murphy en Robocop, son apprentissage, ses relations... Le tout est bien trop long, bien trop étiré pour convaincre, à tel point que j'ai baillé plusieurs fois. Les scènes d'action sont également très longues et difficilement lisibles, tant c'est monté à l'arrache. Le problème c'est qu'on a aussi du mal à saisir les tenants et aboutissants d'un scénario qui s'avère au final très confus. les faux JT et fausses pubs ? Disparus. Juste l'émission The Novak Element qui ponctue le film avec Jackson dedans. Le film échoue sur le plan technique : Si on passe sur la tenue que porte Murphy pendant une bonne partie du film, Detroit ressemble à d'autres villes américaines, et Padilha semble avoir abusé du lens-flare, à tel point que ça fait très mal aux yeux. La musique ? Elle collerait à n'importe quel autre film du genre. Mais à qui en vouloir au final ? A Padliha lui-même, alors qu'il s'est plaint de n'avoir pas pu faire ce qu'il voulait à cause des producteurs ? La question est complexe, mais on a effectivement l'impression qu'ils l'ont laissé faire le post-générique avant de lui dire qu'ils ne voulaient pas d'un film subversif comme le premier en son temps (1987 putain...). Résultat ? Un film d'action sans âme, sans personnalité, tout comme le remake de Total Recall. C'est à croire qu'Holywood est fâché avec les films du réalisateur, en confiant cela à des gens qui n'en comprennent ni le sens, ni la portée.