I, Robot
Après le phénoménal Âge de Glace en 2002, les tout nouveaux studios Blue Sky changent de registre et sortent trois ans plus tard un deuxième film d'animation portant cette fois-ci sur une toute autre...
le 2 avr. 2019
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Chris Wedge et William Joyce décident d’adapter le livre Santa Calls (dont William Joyce est l’auteur) en film d’animation. Dans le bouquin, trois enfants aident le Père Noël à affronter une armée d'elfes maléfiques pour sauver Noël. Malgré plusieurs tentatives, le projet n’a jamais abouti. La 20th Century FOX a abandonné l’idée après quelques essais infructueux poussant les deux producteurs à se tourner vers un nouveau concept.
Chris Wedge et William Joyce ont dû repartir de zéro avec une nouvelle idée. Ils ont choisi de créer un univers original entièrement peuplé de robots, un monde mécanique où chaque personnage, bâtiment et objet était conçu à partir de pièces métalliques. Cette décision leur a permis de se libérer des contraintes de l’histoire précédente et de laisser libre cours à leur imagination.
La production de Robots démarre rapidement après le succès de Ice Age. Chris Wedge rassemble une grande partie de l’équipe créative de son premier film, garantissant ainsi une certaine continuité stylistique et technique. Carlos Saldanha, qui avait co-réalisé Ice Age, a de nouveau été recruté en tant que co-réalisateur, renforçant l'équipe avec son expertise en animation.
En 2005, Robots sort en salle, il est donc le deuxième long-métrage de Blue Sky Studio (branche d’animation de la 20th Century FOX).
A Robot-Ville, les robots obsolètes qui ne peuvent pas se permettre une mise à jour sont traqués par des personnages appelés les balayeurs. Ces balayeurs représentent une force oppressive, collectant les robots démodés et les envoyant au "casse-pipe", un endroit où ils sont recyclés et condamnés à disparaître. Cette dynamique est une critique directe du capitalisme, soulignant les thèmes de l'obsolescence programmée et de l'inégalité économique. Les robots qui n'ont pas les moyens de s'adapter à un monde en constante évolution sont systématiquement écartés, ce qui évoque des parallèles avec les réalités du marché du travail et de la consommation dans notre société.
Le film aborde également les thèmes des rêves et des aspirations des parents, en soulignant les attentes qu'ils placent sur leurs enfants. Les personnages parentaux, comme le père de Rodney Copperbottom, incarnent l'idée que les parents souhaitent souvent que leurs enfants réalisent des ambitions qu'ils n'ont pas pu atteindre eux-mêmes. Cette dynamique se manifeste à travers les encouragements que Rodney reçoit pour poursuivre ses rêves d'innovation et d'ingéniosité. Le film montre comment ces aspirations peuvent influencer les choix de vie des enfants, mais il souligne également la pression que cela engendre.
Au milieu de tout ça, le personnage de Wonderbot joue un rôle similaire à celui de Scrat dans Ice Age, apportant une touche comique et un soulagement humoristique au récit principal (déjà blindé de sketch visuel). Tout comme Scrat, qui est devenu emblématique pour ses mésaventures maladroites dans sa quête de glands, Wonderbot se retrouve dans des situations comiques tout au long du film, illustrant sa maladresse et son désir d'attirer l'attention. Ce personnage est doublé par Chris Wedge, le réalisateur, qui a également prêté sa voix à Scrat.
D’ailleurs, lorsque Rodney Copperbottom arrive à Robot-Ville, un robot très ressemblant à Sid le paresseux apparaît brièvement, ce qui constitue un clin d'œil amusant et une référence à leur précédent film.
Dans Ice Age, j’avais souligné une animation inégale, notamment en raison de décors vides et d'un style anguleux des personnages ou des paysages. Ici, les réalisateurs ont intelligemment exploité cette caractéristique en concevant des personnages entièrement mécaniques, dont l'angularité est non seulement inévitable, mais aussi un choix esthétique. En animant des robots, ils ont réussi à transformer cette faiblesse perçue en un avantage narratif, créant un monde où les formes géométriques et les textures métalliques sont à la fois adaptées et visuellement captivantes. Ce choix a permis d'ajouter une dimension supplémentaire à l'animation, donnant vie à un univers riche en détails tout en s’assurant que chaque robot soit distinctif et mémorable. Ainsi, l'angularité devient une partie intégrante du design, renforçant l'identité visuelle du film.
Les décors et environnements sont nettement plus fournis et détaillés que dans Ice Age, où certaines scènes souffraient d'espaces vides. L'univers de Robot-Ville est conçu avec une grande richesse visuelle, avec des structures élaborées et des éléments variés qui créent une atmosphère vibrante et dynamique. Chaque lieu regorge de mécanismes, d'objets et de personnages, ce qui contribue à une sensation de vie et de mouvement constant. Cette attention aux détails permet non seulement de plonger le spectateur dans un monde animé engageant, mais elle met aussi en valeur l'innovation technologique des robots et l'originalité de leur environnement.
Cependant, je dois admettre que la direction artistique ne me convient pas tout à fait. Bien que le film présente des décors riches et des animations innovantes, j’ai du mal à apprécier pleinement l’esthétique mécanique et futuriste des personnages. Les designs, bien qu'originaux, me semblent parfois manquer de chaleur et de caractère, ce qui rend l'attachement émotionnel aux personnages difficile. De plus, la saturation de détails visuels (sur les personnages eux-mêmes) peut donner l'impression d'être surchargée, ce qui nuit à l'expérience globale.
Robots est un film d'animation qui réussit à offrir une vision imaginative d'un monde mécanique tout en abordant des thèmes profonds tels que l'innovation, l'obsolescence et les attentes familiales. Bien que la direction artistique et certains choix visuels puissent ne pas plaire à tous, le film se distingue par son humour, ses personnages attachants et sa critique sociale. La combinaison d'une animation technique impressionnante et d'une narration engageante en fait une œuvre qui, malgré ses imperfections, parvient à divertir et à provoquer la réflexion. En fin de compte, Robots rappelle l'importance de poursuivre ses rêves dans un monde en constante évolution, tout en célébrant la valeur de l'individualité et de la créativité.
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Créée
le 9 oct. 2024
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