Johnny Depp adore nous surprendre avec ses rôles particulièrement distinctifs, et il le fait une fois de plus avec ce Rochester, dernier des libertins, comte d’Angleterre du XVIIe siècle, débauché et poète, qui connaît un amour hasardeux le conduisant vers une destinée aussi pitoyable que sulfureuse.
Il s’agit dons d’une reconstitution d'époque avec de jolis costumes, le biopic dramatique de l'exubérant Rochester, ami et ennemi du Roi Charles II. Je n’ai pas du tout accroché à l’histoire, que j’ai trouvé anecdotique. Le scénario manque d’enjeu, l’introduction nous avertit tout de suite, et il est vrai qu’il est difficile de prendre en empathie le personnage de Rochester, qui est affreusement cynique et gonflé d'ego. Aussi les pirouettes dramaturgiques ne parviennent jamais à nous le faire apprécier, même si l’on comprend facilement qu’il s’agit là de l’intention des auteurs.
À cela s’ajoutent quelques défauts frustrants, comme la qualité du maquillage. Le visage de Rochester est rongé par la maladie et l’alcool dans la dernière partie du film, le problème est qu'il ne fait pas illusion. J’ai carrément cru que cette sorte de véroles était la continuité du masque que portait le personnage pour se grimer. Vraiment, ce détail m’a carrément sortie de mon immersion, qui n’était déjà pas très profonde.
Je me suis un peu ennuyé. L’intrigue manque de force. Le casting ne m’a pas particulièrement marqué. Heureusement, les dialogues ne manquent pas de saveur. Ils sont élaborés, sans jamais tomber dans le pompeux. Un aspect du film qui relève pratiquement de la prouesse. Mais le résultat global n’est pas attractif. J’ai tout de même dû m’armer de patience pour aller jusqu’au bout de ce visionnage.