En 1976 (77 en France) ROCKY sortait sur les écrans et mettait en lumière un acteur majeur du cinéma américain, double de ce personnage fictif. Film absolument culte, il s’agit pourtant davantage d’un drame social que d’un film sportif.
Avec deux combats sur deux heures de métrage, ROCKY n’est pas un film sur la boxe, mais un film sur son personnage. Rocky Balboa, homme de main pour un usurier de bas étage, simple et humble avec sa drague pataude et sa nonchalance, représente la beauté du prolétariat. Travailleur et plein d’espoir, il ne recherche que l’amour d’Adrian. On ne retiendra pas cette mise en scène plutôt fade qui ne s’envolera que lorsqu’elle embrasse ce personnage à part entière qu’est Philadelphie. On retiendra toutefois que, comme le faisait si bien le cinéma des années 70, ROCKY est une étude précise de caractère. Et même si l’on pourra reprocher un trait trop appuyé quant aux émotions, on ne pourra retirer la finesse de Stallone - dans son scénario comme dans son interprétation - pour représenter le rêve américain. Jamais idéalisé, ce rêve souvent utopique n’est là que pour servir de base à une fable magnifique sur l’audace de l’Homme. Son final bruyant ne parviendra pas à supplanter les cris d’un Rocky heureux d’avoir lutté avec l’Amérique mais surtout heureux d’avoir trouvé l’amour. Film puissamment romantique, la dureté physique de cet homme n’est là que pour masquer la douceur de son cœur.
Un personnage d’une beauté fracassante dans un film d’une sincérité à toutes épreuves bien que bourré de défauts, ROCKY marquait la naissance d’une légende et d’un espoir pour tout un pan de l’Amérique.