Des mineurs japonais sont attaqués par des créatures bizarres dans un chantier, et un survivant affirme aux autorités avoir vu un oeuf éclore, qui va donner naissance à Rodan, un gigantesque ptéranodon.
Deux ans après le triomphe de Godzilla, Ishiro Honda va revenir aux films de monstres, car il a quand même lancé le kaiju eiga, avec cette fois une production en couleurs. Au fond, le scénario est le même que dans Godzilla, à savoir que ça parle du traitement de la nature par l'homme, ici l'exploitation des mines, ainsi que l'impact écologique que cela crée, et qui va donner naissance à cette grosse bébête. Pour apprécier le film, il vaut mieux laisser de côté un esprit cartésien et apprécier comme un spectacle pour enfants, avec le côté merveilleux que cela impose ; si on aperçoit ça et là le monstre une grande partie du temps, les 30 dernières minutes sont à ce titre un vrai bonheur pour les fans de maquettes et d'effets spéciaux à l'ancienne. On voit bien que les avions filmés en gros plan semblent découpés dans du carton, que les chars qui tirent semblent des miniatures, ainsi que les explosions ou même l'apparence de Rodan, qui ressemble à un freesbee quand on le voit de loin, jusqu'à un final qui est une poésie en soi.
Notons la très bonne musique de Akira Ifukube qui semble plagier son propre travail sur Godzilla et on a là un très bon film, qui n'oublie pas l'humain du moins dans sa première partie, mais surtout, qui allie efficacité et spectaculaire en dépit de ses moyens limités.