On ne pouvait qu'attendre beaucoup d'un film sur l'immense Rodin. Surtout après Adjani. J'avais vraiment envie de pousser plus avant l'exploration de cette époque qui vit tant d'artistes passés à la postérité coexister dans le même kilomètre carré. La première impression fut plutôt bonne : lumières nordiques et gammes infinies de gris de bon augure. Ensuite, il m'a fallu déchanter : les premiers dialogues m'ont laissée sur le bord de mon canapé, l'oreille tendue vainement pour en saisir le contenu. C'est bien la première fois que je ne peux pas suivre du tout un film en raison de la prise de son. Un véritable calvaire auditif. J'avais beau tendre l'oreille, pas moyen de discerner le moindre mot intelligible dans les grognements de Vincent Lindon. Pire, Izia Higelin elle-même semblait se dissoudre dans les bruits de fond, au même titre qu'absolument tous les autres protagonistes de l'histoire. Au final, je suis restée sur le bord de la route, à regarder s'agiter des personnages inintelligibles avec de moins en moins d'intérêt. J'ai même eu l'idée de mettre les sous-titres en français des dialogues en français, mais là, j'ai trouvé la limite de la jolie technologie de mon décodeur, qui annonce des options qu'il n'a pas en stock. J'ai donc flotté mollement jusqu'à la fin de cette histoire certainement passionnante dont je n'ai pas compris le moindre mot. Ajoutons à cela l'inévitable accent mis sur les relations sexuelles de l'artiste avec tout ce qui portait jupon autour de lui, qui éclipse partiellement son travail de création, et voilà deux heures savamment perdues.