Ce titre apparemment absurde est une contraction du nom des réalisateurs des quatre sketches. Le propos du film était de proposer "un regard sur l'homme face au monde moderne". Pourquoi pas, mais ce n'est pas forcément évident.
Comme souvent, les sketches (tout de même tous très bons) sont inégaux.Celui de Pasolini, satire féroce sur la lutte des classes, n'a aucun mal à s'imposer . On peut tout de même regretter que Welles, incarnant un cinéaste américain venu tourner en Italie , soit doublé par un acteur italien.
Même reproche (le redoublage en italien) pour le très beau sketch de Godard (tourné en France, contrairement aux trois autres), qui montre un monde qui se détraque suite à une explosion nucléaire. C'est sobre, filmé sans effets.
Le sketch de Rossellini est plein de charme, mais un peu anecdotique par rapport aux trois autres.
Le sketch de Gregoretti est finalement le seul qui s'en tienne vraiment au propos initial . Et le plus ancré dans une réalité sociale propre à l'italie : le boom économique du début des années 60, et les mutations sociales en Italie,, avec un regard sur les rapports entre Italiens du Nord et du Sud .A noter qu'un des enfants du personnage interprété par Tognazzi est joué par son propre fils, Ricky, qui deviendra cinéaste.
Le sketch de Pasolini fut censuré, car jugé blasphématoire. Vu d'aujourd'hui, il n'y a pourtant pas de quoi fouetter un chat. Pasolini n'y attaque pas la religion, mais la société de l'époque. A noter qu'on l'appelait parfois en France "le fromage blanc". Maintenant qu'on trouve de la ricotta dans tous les supermarchés (ou presque) il a repris son titre original. Du fait de la censure, il fut parfois présenté à part, sous le titre Laviamoci il cervello (lavons nous le cerveau) titre qui figurait dans la copie que j'ai vue.
Le film est parfois présenté amputé du sketch de Gregoretti . Là, il ne s'agit pas de censure, c'est pour raccourcir le fim. C'est tombé sur le cinéaste le moins connu...