Il est là, le Star Wars VII qu’on attendait. Fini le film de producteur qui croit satisfaire les fans en lui montrant exactement ce qu’il a déjà vu, à savoir l’épisode 4 avec des animatronics, la scène de la cantina, les vieux personnages, les mêmes planètes… Rogue One est un vrai film, pas un produit commercial aussi peu subtil que Le réveil de la Force.
Oubliez la nouvelle saga, cette histoire prend place juste avant l’épisode 4 et raconte comment un groupe de rebelles a dérobé les plans de l’Etoile Noire, ceux que Leïa charge dans R2D2 au début d’Un nouvel Espoir. Sans révolutionner le film de guerre, on a droit à une histoire qui ressemble énormément à ce qu’on peut lire en comics, nous montrant pour la première fois des gens normaux, et pas des jedi.
Malgré quelques faiblesses et passages clichés, c’est un divertissement très bien mené, avec une flopée de personnages nouveaux, qui manquent quand même de charisme par rapport aux personnages habituels des films de guerre ; même si le film emprunte complètement ses thèmes à ce genre, il est quand même dirigé pour un public différent et surtout plus jeune.
Et c’est là que le film frappe juste : il ressemble bien plus à un film de Georges Lucas, amoureux du film de guerre (Apocalypse Now était, à la base, son projet). D’ailleurs, Etoile Noire, bombe atomique… Même combat. La réalisation de Garret Edwards sait se poser comme celle de Lucas, bien plus que Abrams dans sw7, et nous offre une rythme plus lent propre à Star Wars. Les scènes de bataille (terrestre ou spatiale) ressemblent vraiment à ce qu’on a pu voir dans les V et VI, au niveau du rythme, du montage, des plans…Sans copier le truc.
De tout façon, niveau visuel ça claque. Outre les micro-références réservées aux fans, les nouvelles planètes (bonjour sw7), Gareth Edward qui nous en avait déjà foutu plein la gueule avec Godzilla revient nous imposer le gigantisme de l’Etoile de la Mort et des Star Destroyers. Ses images sont impressionnantes, son univers est vivant, et certaines scènes sont juste magnifiques (l’explosion de fin !!!!). Et les effets spéciaux sont parfaits, déjà ils nous foutent pas des animatronics moches, mais en plus de ça, ils ont recréé numériquement les visages de certains personnages tels que le Grand Moff Tarkin, ce type tout maigre qui commande l’étoile noire. Et on y voit que du feu, et pourtant on te tape des gros plans sur lui pendant les 2h20.
Niveau casting, on a surtout des inconnus, mais le rôle-titre est confié à Felicity Jones, qui défonçait tout dans Theory of Everything, et qui, par son jeu d’acteur et sa bouche, fait parfois écho à Mark « Luke » Hamill, bien plus que Rey.
D’ailleurs, tous les clins d’œil sont gérés, plus subtils, réservés aux fans. Des plans iconiques (mais pas trop) sont repris, des références sont faites, les chefs rebelles sont présents, mais tout ça sert avant tout l’histoire. Sans parler des références à d’autres œuvres, comme 2001. Pour le reste c’est bien plus original : la planète de fin, c’est du jamais vu dans tout Star Wars ! De quoi rassurer les sceptiques.