D'abord réticent à me relancer dans un énième Star Wars (surtout après la déception de l'Episode VII), j'ai quand même franchi le pas,
Comme tout le monde l'a constaté, pas de thème Star Wars en prélude,
Bon, après tout, le film se nomme Rogue One (qu'on pourrait traduire par L'isolé ou Le Solitaire, en égard à son statut de one-shot)...
Le film débute donc par la mort de la mère sous les yeux de sa gamine Jyn (Beau Gadsdon), tandis que son père Galen (Madds Mikkesten) est enlevé par Krennick (Ben Mendelsohn), appartenant à la division armement de l'Empire.
Puis exposition classique des personnages, blah...C'est un peu mou du genou et très bavard.
Ensuite, nous retrouvons une Jyn adulte (Felicity Jones) prisonnière dans un camp de travail Impérial et qui est libérée par des membres de l'Alliance, menée par Cassian (Diego Luna).
Ensemble, ils vont tenter de contrecarrer les plans de l'Empire, qui a mis au point une arme dont la puissance destructrice est phénoménale, la fameuse Death Star.
Plus le film avance et plus on commence à se sentir dans un Star Wars, un vrai !
Je veux dire, on y retrouve au fur et à mesure les gimmicks connus de la trilogie originale (vaisseaux Impériaux comme Rebelles, Stormtroopers...), certains caméos (l'hologramme de la danseuse Oola Tarkona, le gars au faciès étrange vu dans le bar de Mos Eisley...), quelques thèmes issus des partitions de John Williams, les costumes...
J'en vois au fond qui vont me dire « Mais hey, le film s'appelle Rogue One certes, mais le sous-titre en est A Star Wars Story!
Et je ne les contrediraient pas. Mais depuis quand avons-nous vu tout le décorum de la trilogie originale ?
L'an dernier ?
Non,
Episode III ?
Allez, quoi !
Pas depuis 1997 (puisque réédition de la trilogie originale), soit il y a presque 20 ans !
Mais tout Star Wars qu'il soit, Rogue One s'en distingue par son ton plus « adulte ».
Je veux parler de la mort : vous connaissez l'expression « Tout doit disparaître ? »
Et bien, la quasi totalité du casting est éliminé à la fin du film,
Sauf les personnages qui apparaitront dans la suite chronologique.
En fait, TOUT le casting disparaît !
Mais c'est surtout le derniers tiers du film qui m'a plu énormément.
Du moment qu'on arrive sur la planète Scarif, on bascule dans un vrai film de guerre.
On y retrouve les soldats rebelles, les Stormtroopers, les AT-AT, les X-Wings,les TIE et tout ce joli monde se tire dessus et les morts tombent des deux côtés (bref, c'est la guerre!).
Ceci dit, marquantes sont 3 apparitions issues de la trilogie originale :
-Tout d'abord le seul et l'unique Darth Vader (toujours doublé par l'immense et irremplaçable James Earl Jones) , dont la première apparition déchire sa race, de par sa mise en image, avec une colorimétrie et décors d'arrière-plan rappelant furieusement Alien 3 (lumière orangé/marron contrastant avec les ombres diffuses),
-le Grand Moff Tarkin (que j'ai reconnu de dos en me disant « non, c'est pas vrai » avec un grand sourire), même si le visage 3D du regretté Peter Cushing ne parvient pas à cacher son origine graphique,
-et une Leia toute jeune (enfin celle de l'épisode IV) à la toute fin (même procédé que pour Tarkin, car la vraie Leia/Carrie Fisher n'étant plus dans la même forme physique (visage compris)...
Bref, tout ça pour dire que le dernier tiers du film mérite la vision de ce stand alone, issu de l'univers Star Wars.
Gareth Edwards n'a pas à rougir de sa réalisation, mais les multiples scénaristes (valses habituelles) n'ont par contre pas été au top du top, ce qui scinde le film en deux parties assez inégales en qualité.
Michael Gucchiano (après avoir rénové avec brio la licence Star Trek), s'attaque ici à cette autre musique légendaire et livre une chouette partition, ici aussi.
Par contre à mes yeux, le duo vedette du film -soit Jones et Luna- manque cruellement de charisme, ce qui fait que j'ai eu du mal à accrocher à leur personnage respectif.
Quant à Mikkelsen, je l'ai trouvé...un peu transparent (en égard à ses interprétations passées).
J'en retiendrai donc les performances de Forrest Whitaker (Saw, un Rebelle ami de Galen), Donnie Yen (Chirrut, croyant en la Force) et Riz Ahmed (Bodhi, ex Empire devenu Rebelle)
Pour moi (et si jamais je devais la replacer dans MA chronologie), ce film s'appellerait Star Wars IV.0 car il s'intègre parfaitement à la trilogie originale, ainsi le vois-je...
Le reste (Episode I,II,III et VII) sont des extensions maladroites, mais ça reste mon humble avis sur la question...
Une bonne surprise, donc !
PS:
Ah...la scène où un Vader sans pitié, extermine l'équipage d'un vaisseau de l'Alliance tandis que l'un d'eux tente de donner le plan de la Death Star.
Un moment splendidement sombre, violent, adulte...