Le projet Star Wars de Disney se décompose en deux parties. Une nouvelle histoire en trois films dont le premier, Le Réveil de la Force, sortait à Noël 2015, et trois histoires indépendantes regroupées sous l’appellation A Star Wars Story. Alternant chaque année entre les deux projets, la franchise Star Wars se retrouve être l’évènement cinématographique en période de fin d’année. Du pain béni pour Disney.
L’histoire de Rogue One: A Star Wars Story se situe avant l’épisode IV. La construction de l’Etoile de la mort est quasiment achevée. L’ingénieur responsable du projet, Galen Erso, réussit à placer une faille dans la terrible arme et envoie un message à destination des rebelles afin de les prévenir. Par un concours de circonstances sa fille Jyn lit le message. Une fois le conseil Rebelle prévenu, celui-ci décide de ne pas intervenir. Jyn et son équipe, accompagnées de dizaines de soldats, partent néanmoins sur la planète Scarif afin de récupérer les plans de l’Etoile de la mort. Une mission à haut risque dont ils savent avoir peu de chance d’en revenir.
La première chose appréciable de ce spin-off est sa capacité à engendrer cette sensation d’émerveillement et d’adrénaline lors des affrontements. Les combats sont épiques et visuellement très bien réussis. La bande originale s’accorde bien avec l’action.
Rogue One s’insère parfaitement en prequel de l’épisode IV tant du point de vue de l’histoire que des éléments visuels tant au niveau des costumes, que de l’électronique (par exemple le tableau de bord pour la mise à feu de l’arme de l’Etoile de la mort) et même des personnages (la résurrection de Peter Cushing en image de synthèse pour incarner le Grand Moff Tarkin). Le réalisateur de l’opus, Gareth Edwards, parvient ainsi à respecter et à rendre un bel hommage à la saga sans pour autant tomber dans la caricature. Chose que n’était pas parvenu à faire J. J. Abrams.
Que ce soit au niveau de l’apparence des personnages ou de leur caractère, on apprécie la volonté de faire un opus plus sombre, moins politiquement correcte que Le Réveil de la Force. La frontière entre le bien et mal est plus trouble, comme si la disparition des Jedi avait brouillé l’ordre manichéen établi. Les rebelles sont capables des pires atrocités au nom de leur cause, alors que des agents de l’Empire décident de tout faire pour détruire leur arme de destruction massive. On se prend à rêver d’un prochain spin-off sur les Sith. Un épisode qui plongerait les fans dans le côté obscur de la force en arborant fièrement ses couleurs. Espoir, quand tu nous tiens…
Côté casting, les deux acteurs principaux Felicity Jones et Diego Luna ne déméritent pas. Mais ce sont les personnages secondaires qui se révèlent être les plus charismatiques avec le duo Chirrut Îmwe/ Baze Malbus, très uni alors que tout semble opposer, interprété Donnie Yen (Ip Man) et Jiang Wen ou encore un Mads Mikkelsen toujours aussi talentueux incarnant Galen Erso. Mon seul bémol concernant les personnages est la sous-exploitation du personnage de Saw Gerrera qui aurait pu apporter une petite touche de folie qui aurait été la bienvenue.
Rogue One forme un ensemble équilibré, qui ne tombe pas dans les travers de l’opus précédent tout en restant fidèle à l’univers Star Wars. Un premier pas vient d’être fait par Disney. La suite au prochain numéro comme dirait l’autre.