Des remerciements et un recul appréciable sont de rigueur avant d’éprouver cette dernière surprise des studios LucasFilm, avec Disney dans l’ombre.


Gareth Edwards est un choix logique après J.J. Abrams pour un visuel hors norme et de qualité ! Le gigantisme est tout simplement rendu à sa réalité perceptive sur un décor démesuré. On saisit immédiatement l’ampleur de la chose, l’expansion d’un univers au sens propre où l’on découvre de nouveaux horizons, malgré les teintes nostalgiques qu’elles procurent.


Le plus important reste dans les valeurs de ce premier spin-off de la mythique saga. Pourquoi spin-off ? Tout simplement parce qu’il n’y a aucun lien direct avec la famille Skywalker dans le développement. Cependant, on a bien en face de nous un Star Wars authentique. Tout d’abord fait pour les fans, mais il saura combler l’attente de regards sceptiques suite aux critiques saignantes de la majorité des spectateurs de la dernière réalisation. Les clins d’œil sont idéalement bien incrustés pour saisir le sourire que l’on ne se priera pas à donner. Ils s’imposent comme efficace et à dose suffisante pour ne pas nous dévié de l’intrigue principale.


Optant pour une chronique plus sombre et tragique, ce volet démontre que le thème de la guerre est la source des films. On y ajoute une pointe de géopolitique, une pincée de social et une bonne poignée de religion, pour alimenter les esprits réceptifs à ce que l’ensemble de la saga nous a déjà offert.
Ce qui est parodique dans ce sujet est que Rogue One s’affirme comme un chaînon dans cette saga, car sa proximité avec l’épisode IV, Un Nouvel Espoir, le rend indispensable à la fois dans la compréhension et dans le contexte d’une rébellion depuis longtemps en marche vers sa justice. Rien à cacher sur l’Étoile de la Mort (ou Étoile Noire), de son potentiel et de sa faiblesse. On contextualise ici les origines de ce vaisseau, base spatiale ou encore personnage à part entière qui fait l’objet de toutes les discussions. Les compteurs sont remis à zéro, apportant du neuf et réparation, lui rendant le respect qu’il mérite.


Ce qu’il apporte en plus ici, c’est l’aspect des systèmes de l’Alliance Rebelle et celui de l’Empire. Chez les Rebelles, à l’image d’une critique des Américains et surtout de leurs ennemis du moment, on les retrouve éparpillés et craintifs. L’approche intègre la diversité au cœur de cette rébellion. Jyn Erso (Felicity Jones), l’héroïne déclarée de ce film, illustre à la fois le moteur de l’espoir et l’unique solution dans la situation désespérée qu’elle affronte. Elle est perturbée par son isolation et son passé familial. L’histoire de famille prend un sens dans la logique de l’univers, mais pose une incohérence certaine quant au dénouement. Pour ses partenaires, c’est du superflu. On s’attarde suffisamment sur eux pour les introduire et les rendre indispensable dans l’histoire et dans nos cœurs. La formule aurait sans doute mérité une meilleure exploitation, même si le modèle actuel proposé est déjà à la hauteur de nos attentes.


Chez les Impériaux, rien ne semble s’éloigné du modèle que l’on identifiait déjà dans la trilogie, à savoir un système fermé et autoritaire pour ses sujets, qu’importe le niveau d’influence. Le Directeur Orson Krennic (Ben Mendelsohn) en fait les frais. On aura l’occasion de la jauger par son autorité et son caractère de challenger assez culoté face à son ambition démesuré. Cela se fait entendre mais on aura du mal à l’intégrer dans l’esprit, dès lors qu’il voit son importante pression s’affaiblir tout le long de l’intrigue. La présence d’une menace supérieure pèse sur ce personnage qui aura manqué de rigueur trop rapidement, et on placera au moins le seigneur Vador de ce côté. On notera son retour fracassant, malgré son temps d’écriture limité mais justifié par ce que le groupe Rogue One impose.


On arrive à parler de cette somptueuse bande-son, orchestrée par Michael Giacchino qui n’aura pas cédé à la pression des partitions légendaires de John Williams. On s’accorde aisément à approuver ces notes symboliques, évoquant l’héroïsme d’un côté et la menace grandissante de l’autre. Le mariage parfait entre le drame et l’action que le film suggère.


En somme, Rogue One est la première transition directe et indispensable entre la prélogie et la trilogie, qui remet en marche la machine Disney qui tend (enfin) à s’approprier le cœur de Star Wars. Un film équilibré et très guerrier qui a bien su éviter la surenchère est toujours une agréable surprise. En espérant que ce lueur gardera son esprit vif et avisé pour les prochains spin-off. Que la Force soit avec eux !

Cinememories
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le 9 juin 2017

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