Un an après le Réveil de la Force, on ne peut s'empêcher une comparaison entre les opus de JJ Abrams et de Gareth Edwards. Et le constat s'impose : si le premier a réussi à faire un Star Wars fidèle à l'univers et réussi, le second le surpasse en proposant quelque chose de nouveau. Tout d'abord, le ton. Les temps sont durs, l'armée de l'Empire, les Stormtroopers, sont partout et sèment la terreur, menés d'une main de maître par leur général, le seigneur Sith Dark Vador, de retour sur grand écran pour le plus grand plaisir des fans (le personnage, bien que rare, a le droit à des apparitions des plus brillantes.
Dans ce contexte, Gareth Edwards signe un véritable film de guerre où les batailles sont omniprésentes, dans la plus droite lignée de film Un nouvel espoir (1977). Intelligemment, le scénario montre comment l'Alliance Rebelle a pu obtenir ces plans de l'Etoile de la Mort : par le biais d'une mission suicide d'une équipe de mercenaires particulièrement réussie. Le duo principal, porté par Felicity Jones et Diego Luna, rappelle évidemment Carrie Fisher et Harrison Ford. Mais la réussite vient aussi des personnages secondaires, et notamment du robot bavard et cynique K2-SO, qui contrairement à ses « cousins » célèbres R2-D2 et C3-PO, n'hésite pas à prendre part à l'action.
Les fidèles du space opera retrouveront bon lot de clins d'œil, certains personnages emblématiques feront leur apparition… Dont un, surprenant, reconstitué avec brio en images de synthèse. Surtout, en film de guerre qui se respecte, Rogue One ne montre rien durant ces deux heures et demies de la tonalité tragique de la narration. Un parti pris fréquent à la télévision depuis Game of Thrones, mais finalement assez rare sur grand écran. Rogue One confirme que sans Lucas, Star Wars conserve toujours la Force. Assez pour attendre avec impatience l'épisode 8 prévu dans un an.