Michele Placido nous replace dans le contexte des années de plomb de l’Italie, avec l’histoire d’une petite bande maffieuse, qui n’a pour ambition que de vouloir prendre le pouvoir sur la ville de Rome. Le parallèle est intelligent et brillant. Dans ces heures sombres que vivait l’Europe à l’époque où le terrorisme naissant jetait l’effroi déstabilisant les dirigeants et les peuples, nos petites frappes vont évoluer usant et abusant de cette peur ambiante. Nous les suivrons pendant quinze ans, dans leur splendeur et leur décadence. Avec en toile de fond en autre, l’enlèvement d’Aldo Moro, les attentats dont celui de Bologne reconstitué de manière impressionnante, la tentative d’assassinat de Jean Paul II, la chute du mur de Berlin. Leurs destins ne sont qu’une conséquence de la société d’alors, moribonde et déchue. Comme elle, nos protagonistes s’enlisent inéluctablement sans scrupule et sans espoir. La force du film, qui souffre quand même de longueurs, réside dans sa nervosité et dans la virtuosité de la mise en scène, mais également dans l’interprétation. Kim Rossi Stuart, Stefano Accorsi, Pierfrancesco Favino, entre autre, sont très investis et tous excellents.