Rome, seconde guerre mondiale.
Alors que le fascisme règne dans les rues de l'antique cité, que les défilés militaires et les patrouilles de la gestapo sillionnent tous les chemins, un groupe de résistants partisans italien se réunit dans un appartement. Mais les soldats zèlés du totalitarisme Mussolinien et de la police spéciale allemande ne sont pas loin...
Le film marque par trois points :
1 - Un rythme lent, trèèèès lent !
Il dure 1h45 mais son allure lente permet au spectateur à l'esprit positif de profiter de chacune des scènes au maximum. En effet, les dialogues sans intérêt réel s'enchaînent, on ne sait trop pourquoi, dans quel but (spoil : pour souligner la réalité de ces dialogues)
2 - Des personnages atypiques :
Rossellini nous montre la vie des résistants italiens dans un film qui sort en 1945. Original ! Le film raconte quasiment des évenements qui se passaient durant le tournage.
Les résistants sont riches ou pauvres, mais ils vivent ensemble, dans un immeuble vivant, grinçant, où tous se connaissent.
Les résistants sont des hommes armés ou des prêtres, des hommes ou des femmes.
Les résistants sont les Martyrs.
3 - Des scènes inoubliables :
Comment ne pas se souvenir de la mise à mort violente et brutale de Pina (Anna Magnani) qui court après le camion de la gestapo qui lui enlève son mari et se fait abattre froidement par un soldat allemand ?!
Comment oublier la scène de torture de Manfredi filmée tout en subtilité, avec cruauté et réalisme sans pour autant trop en dévoiler ?
Comment ne pas, surtout, être marqué à vie par l'execution sauvage de Don Pietro, dans un champ, devant des enfants de sa paroisse ? Don Pietro fait face à la mort la regarde droit dans les yeux.
Ce film est en fait l'histoire de la réduction à néant d'un groupe de résistants.
Rossellini fonde le mouvement néoréaliste Italien avec ce film (entre autres), mouvement ayant pour but de montrer la "vraie vie" au cinéma, remontant à la finalité première de l'art, celle de montrer la vie réelle avec une sensibilité particulière, celle de l'artiste qui traduit ses sentiments profonds à travers l'image.
Les personnages sont humains, ils sont normaux, ils pourraient être vous et moi, mais ce sont eux et ce sont les martyrs.
Ils vivent, luttent et meurent. Ils luttent contre un pouvoir injuste, avide de contrôle total et d'extermination des désobéissants (thème du néoréalisme aussi).
Les scènes sont filmées en extérieur avec des acteurs professionnels ou non.
On ne cherche pas à savoir ce que font les personnages ni pourquoi ils le font, ils agissent et on les regarde, c'est tout. Ils meurent, on les regarde mourir.
Sublime.