Attention, je vais "spoiler" ci-après sans scrupule
Jean-Claude Missiaen : son nom me fait penser à un compositeur moderne que je n'aime vraiment pas. Je me rassure, il n'y a pas de rapport, c'est déjà ça. C'est un aspect très positif du film.
Il y a aussi Eddy Mitchell. C'est pour lui d'ailleurs que j'ai pris le DVD. Parce que j'aime "toujours" trouver Eddy Mitchell dans un film. Avec sa dégaine de mec qui en a vu de toutes les couleurs, sa grosse voix sympatoche, ses inévitables allusions au cinéma (plutôt des années 50), ses répliques savoureuses, etc etc
À Raymond Pellegrin qui tête un gros cigare (sous le portrait de Napoléon - qu'il a eu incarné), "vous me faites penser à un acteur des années 50. Un gangster …" Irrésistible.
Voilà, j'ai résumé les bons côtés du film. C'est court …
Parce qu'on peut parler un instant "scénario" … On est dans les années 80 et un député se fait flinguer (enfin, étrangler mais le résultat final est le même) et un duo d'inspecteurs de choc est mis sur l'affaire (Eddy Mitchell et Gérard Lanvin) pour découvrir, comme d'hab à cette époque, qu'il y a une grosse opération immobilière en train sur Paris où pleins de gens haut placés et corrompus sont mouillés. De plus, sur le lieu du projet, un bâtiment est un squat pour des sdf, des immigrés sans papiers, des marginaux (cocher la bonne case, svp, parce que je ne m'en déjà souviens plus).
Mais le plus beau du scénario, c'est la fin …
Attention, je vais spoiler !
Le flic Eddy Mitchell se fait flinguer dix minutes avant la fin et son co-équipier flingue la flingueuse. Alors là, je trouve que c'est très fort et peut-être même innovant sous l'angle scénaristique dans le cadre d'un polar.
Imaginez que le commissaire Maigret (ou qui vous voulez) se fasse flinguer juste avant la fin du film et donc ne peut terminer l'enquête : le film ne peut que partir en cacahouète.
Mieux, celle qui flingue Eddy Mitchell étant aussi morte et étant la dernière piste, l'enquête s'arrête tout simplement ! Et les promoteurs du gros projet litigieux ont désormais les mains libres pour avancer. Ah, ben oui, maintenant que je l'écris, je comprends que c'était ça, le message du film.
Même la réalisation n'est pas terrible.
On voit plusieurs fois des acteurs qui rentrent dans le champ de la caméra en courant. Ça, c'est normal, mais on se rend compte plusieurs fois que l'acteur vient de se mettre à courir (à sa foulée qu'il commence à développer). Je pense que c'est aussi un problème de montage fait en dépit du bon sens.
De même, la caméra qui virevolte en intérieur sur les décors mais passe très rapidement. Alors que ça pourrait faire sens de fixer l'image sur un objet ou une affiche au mur. Par exemple, je ne sais plus où, il y a un vivarium dont on aurait pu voir le serpent. Probablement, qu'il n'y avait rien à voir et c'est dommage.
Le casting
Je ne reviens pas sur Eddy Mitchell mais il y a un autre rôle énigmatique et clé, insuffisamment développé qui aurait pu être intéressant, celui joué par une sculpturale Lisette Malidor.
Gérard Lanvin, bon acteur par ailleurs, n'est ici pas convaincant pour deux sous. Il semble même mal à l'aise.
Ah oui, j'oubliais : je vois au générique Michel Constantin, une valeur sûre et une gueule du polar français. À la fin du film, je ne l'ai toujours pas vu ! Après vérification, je vois qu'il incarne l'instructeur des séances d'entrainement (complètement inutiles et tombant comme un cheveu sur la soupe) dont on entend que la voix. C'est nul de gaspiller un talent comme ça.
Au final, le film n'a guère qu'un seul intérêt, c'est de voir Eddy Mitchell dans son numéro. C'est très peu.