Rosalie
6.1
Rosalie

Film de Stéphanie Di Giusto (2023)

Très classique dans sa facture, ce film est avant tout porté par ses deux acteurs principaux,

Nadia Tereszkiewicz, excellente en jeune femme tout à la fois innocente et pleine d'audace (pour ne pas dire piquante), et Benoit Magimel, en taiseux abimé par la vie mais qui aura tout de même gardé un peu de cœur. Le duo étant soutenu (à l'écran, pas dans le scénario) par un Benjamin Biolay, dans son rôle fétiche de parfait salaud froid et calculateur. Ainsi que par la beauté des paysages bretons (la forge de Lanoué). L'ensemble valant tout de même le déplacement et les deux heures de visionnage, que j'avais longuement hésité à m'imposer avant de me rallier à la majorité (je vais souvent au cinéma en groupe).

Pour le reste, pas de quoi sauter au plafond. C'est assez lent, le scénario est parfois un peu boiteux, l'ensemble est cousu de fil blanc et exsude d'une bienveillance et d'une inclusivité convenues. Sur le mode, cela ne surprendra pas, les femmes à barbe sont des femmes comme les autres : si j'étais méchant, je dirais "donc, elles ont aussi un désir d'enfant", car c'est un peu ce que suggère le film . Était-il nécessaire de faire un film pour le clamer haut et fort à la face du monde ? Bon, c'est très bien de défendre les minorités, c'est bien également de défendre les majorités exploitées. A cet égard, force est de constater que Rosalie n'est pas dépourvu d'une certaine dimension sociale, plus d'ailleurs grâce au personnage incarné par Benjamin Biolay qu'à la manière dont la classe ouvrière y est dépeinte.

La fin, un peu bâclée, vient en outre atténuer l'impression positive du début du film (arrivée de Rosalie chez Abel) durant laquelle les deux acteurs principaux donnent la pleine mesure de leur talent. Les événements s'y accélèrent et le spectateur pourrait perdre un peu le fil. Ça fait comme si, à la fin du montage, le réalisateur s'était aperçu qu'il ne tiendrait pas en deux heures s'il persistait à vouloir inclure toutes les prises de la fin de l'histoire. Après, la fin, ouverte (mais l'est-elle vraiment ?), n'est pas une mauvaise idée, car cela évite un déferlement de pathos qui aurait été inévitable sinon.

NB : désolé pour le titre, c'était tellement facile...

Marcus31
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le 22 avr. 2024

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