Adapté d'un roman graphique, on aurait aimé une esthétique plus travaillée, plus ouvertement versée dans la magie.
Mais davantage encore ce qui manque à ce premier film qui mérite notre attention, c'est du rythme,le film ne décolle pas. reste collé à ses personnages comme du sparadrap. La facilité nous oblige à dire que le fils de Jean-Paul ne maîtrise pas encore cet art si délicat.
De beaux moments, quelques plans bien sentis, et puis surtout deux actrices merveilleuses, oui pas moins. Noémie Lvovsky dont le visage est un paysage, capable d'exprimer en un rien de la profonde tristesse à la joie mutine. Alice Isaaz formidable en chenille mû en papillon, rien que le regard, juste le regard, la principale arme de l' acteur, pendant que ce pauvre Kyan Khojandi rame comme un pélican, aussi inexpressif qu'un Rouletabille de bande dessinée avec ses grands yeux.
Au coeur de ce film avant qu'il ne sombre dans le happy end timide, il y a une mince parenthèse, qui éclaira du plus merveilleux sourire la belle chenille endormie, ce moment à la "club des cinq" où trois nanas barrées espionnent un type sans histoire en s 'en racontant un maximum, enfin un peu d'aventure dans cette vie monotone, cette petite ville de province.
On aurait aimé adoré ce film, on en gardera le meilleur en souvenir.