Après "Repulsion" et avant "Le locataire", "Rosemary's baby" est le deuxième volet du triptyque consacré par Roman Polanski aux appartements maudits.
Mia Farrow et son mari John Cassavetes emménagent dans un logement new-yorkais de sinistre réputation, tant ses habitants précédents semblent avoir rivalisé de malchance ou de cruauté.
Le jeune couple se laisse malgré tout tenter, et fait connaissance avec ses voisins, envahissants mais sympathiques.
Problème, une jeune femme recueillie par ces derniers se suicide peu de temps après leur arrivée.
Le personnage joué par Mia Farrow commence alors à avoir des visions pour le moins troublantes : hallucinations, rêves ou réalité?
Ce qui frappe dans "Rosemery's baby", c'est l'élégance et l'originalité de la mise en scène de Polanski, et ce dès la première séquence, une plongée sur le mystérieux appartement, d'apparence sinistre, avec en fond sonore une sorte de berceuse lugubre entêtante.
Le récit est parsemé de personnages étranges, à l'image de ce couple de voisins inquiétants.
Le réalisateur d'origine polonaise prend un malin plaisir à troubler le spectateur, à une époque où les thématiques satanistes restent l'apanage du cinéma de genre.
"Rosemary's baby", c'est par exemple ce tour de force resté célèbre, qui prouve indubitablement le pouvoir suggestif des images :
de nombreux spectateurs sont persuadés d'avoir aperçu le fameux bébé, alors qu'il n'apparaît jamais à l'écran!
Le principal défaut du métrage tient à son défaut de rythme et à ses quelques longueurs. Si le film sortait aujourd'hui, mon appréciation serait peut-être un brin moins élogieuse, mais "Rosemery's baby" reste une œuvre qui a marqué son époque, surtout quand on connaît sa terrifiante portée prémonitoire, avec l'assassinat l'année suivante de Sharon Tate, enceinte de 8 mois...