On est loin du chef d’œuvre auquel je m’attendais. Certes, le film reste bien sympathique, généreux, mais il a été tellement survendu que j’ai été un peu déçu.
Je suis également surpris qu’un film de propagande (jusqu’à la caricature) soit aussi apprécié dans nos contrées progressistes. Le méchant est un anglais, donc ça aide, vu de France. D’ailleurs il n’y a pas un méchant, il y a le mal. L’anglais ici est à peine humain, c’est un diable venu directement des enfers pour asservir un peuple (ce qui n’est peut-être pas totalement erroné en fait).
RRR est un mélange entre un bon Fast & Furious (pour les scènes d’action qui se moquent des lois de la physique), 300 (pour la subtilité avec laquelle sont traitées les relations internationales), Wolverine (niveau régénération des blessures) et American Sniper (pour le nationalisme). Que de la finesse…
Je ne peux pas m’empêcher de penser que la première qualité qu’on lui trouve, c’est qu’il soit indien, tout simplement, et que la plupart de ses défauts auraient été jugés rédhibitoires pour n’importe quel film occidental. Quand on voit la sévérité avec laquelle on juge des effets visuels ratés dans un film de super-héros, le nationalisme des films de guerre américains, l’écriture simpliste et naïve de Luc Besson, le manichéisme des films de Snyder… on se dit qu’il vaut réaliser ses films en Inde.
Bon, le film reste sympathique (les scènes de danse rehaussent l’ensemble), avec des acteurs plutôt bons dans leurs registres et des plans de caméra que je n’avais encore jamais vu.
Un détail avec peu d’importance : sur la carte du monde représentant la présence britannique, on voit l’Union Jack recouvrant tous les pays colonisés, mais aussi, pour une raison qui m’échappe… le Brésil.