La réputation flatteuse du film n’est pas usurpée : « RRR » est un monstre de générosité cinématographique où les genres (action, historique, romance, comédie musicale) et les tons ne cessent de s’entrechoquer via une mise en scène épique.
S’agissant de ma première incursion personnelle dans le cinéma Bollywoodien, il est rafraichissant de se plonger dans un univers où toutes les limites sont abolies quitte à flirter régulièrement avec le mauvais goût : beaucoup de bons sentiments à la limite de la naïveté, certaines images de synthèse peu heureuses (même si très bien exploitées dans l’action) et une musique parfois crispante/kitsch (avis subjectif) ; bien que la 1ère chanson en mode voix-off présentant les personnages/enjeux soit assez efficace et la scène des danse des 2 protagonistes soit très entrainante avec une bonne humeur et une énergie communicative.
En dépit d’une introduction un peu chaotique, la 1ère partie est la plus efficace et marquante. Le nombre de scènes/plans iconiques, appelés à devenir cultes, sont légions : l’introduction des 2 personnages, leur rencontre via un serrage de main plein de testostérone, la 1ère scène de danse comme évoqué précédemment, la scène d’action centrale impliquant une faune variée. Il est d’ailleurs difficile pour le film de survire à cette scène totalement folle qui est digne d’un grand final. La suite se fait légèrement plus conventionnel (tout est relatif ; nous restons loin du formatage des blockbusters US actuels) avec un flash-back un peu long et poussif et une suite de scènes de captures/évasion répétitives. Heureusement la fin vient se redresser avec en particulier une belle idée (sans trop en dire : une scène d’action où les protagonistes associent leurs talents) qui vient concrétiser avec beaucoup d’humour et d’inventivité cette histoire de « bromance ».
« RRR » pêche souvent par excès de gourmandise mais il est difficile de ne pas prendre plaisir à cette sucrerie colorée pleine d’ambition et de folie.