Pourquoi j'ai adoré ? No reason.

Euh, wah. Le film est fini depuis au moins trois-quarts d'heure à l'heure où je commence à écrire cela et pourtant, je ne sais toujours pas quoi en penser. Bien sûr, on pourrait interpréter le film comme une critique du cinéma d'aujourd'hui, une critique des spectateurs, une critique de la violence dans les films, une critique de tout ce que vous voulez. Mais putain qu'est-ce qu'on s'en branle de vos interprétations, du message caché du film, de la prétention ou tout ce que vous voulez. Rubber est wtf et absurde à l'extrême, c'est putain de bon et c'est tout ce qui compte.

Rubber, c'est l'histoire d'un groupe de personnes qui sont dans le désert, utilisant des jumelles pour regarder un film. Le film en question, c'est l'histoire d'un pneu un peu psychopathe sur les bords qui possède des pouvoirs télépathiques pour assassiner des personnes, des animaux et même des objets. Je ne vais pas en dire plus à propos du scénario si ce n'est qu'il est plus prétexte à l'absurde qu'autre chose bien que la mise en abîme soit bien plutôt bien construite. Parce que la grande force de Rubber, c'est bien sûr son absurdité continue, son non-sens total. On parle quand même d'un pneu à la fois vivant, télépathe et pris de pulsions meurtrières. Pour couronner le tout, il s'intéresse aux filles (eh oui, c'est aussi ça le mariage pour tous !). En lisant le pitch du film, on s'attend bien évidemment à du WTF et c'est ce qu'on a. Pas dans le sens où l'on ne comprend rien et que ça nous fait plus rire qu'autre chose, dans le sens où c'est tellement absurde que c'en est génial. Et plutôt original. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on voit un pneu prendre une chambre à un motel pour y regarder la télé. Il arrive parfois que l'absurde soit trop absurde ou pas assez au point que ça en devient vraiment absurde (dans le mauvais sens du terme) et qu'on s'ennuie. Ce n'est pas le cas dans Rubber où l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, d'autant plus que le film est plutôt court avec ses 85 minutes.

L'esthétique et les magnifiques plans du film y sont évidemment pour beaucoup. Ce personnage principal atypique, ce pneu vivant, arrive même à être magnifique et touchant lors de certaines scènes : celles où l'on retrouve notre cher pneu vagabondant à travers un paysage splendide sur fond musical (la bande-son étant d'ailleurs très réussie) sont sûrement mes préférées du film tant elles sont parfaites et sublimes. Touchant lors de l'évolution, de l'apprentissage du pneu. Celui-ci semble en effet faire ses premiers pas (et ses premiers meurtres à coup d'explosion de têtes, aussi) au début du film, découvrant de nouvelles choses tout au long de celui-ci, expérimentant aussi. Car si cet héros en caoutchouc est bien un tueur en série, il n'en est pas moins dénué d'émotions et cela, on nous le fait bien comprendre. Quant aux autres personnages du film, ils n'ont, à mon sens, pas grand intérêt : la jeune femme ne sert qu'à donner un but à ce pneu (et à remplir le quota de nu, accessoirement), le policier et son adjoint ne servent qu'à poser le contexte du film dans le film (et, au passage, à permettre une scène d'ouverture géniale) et le vieil homme en fauteuil roulant à représenter un type particulier de spectateur tandis que ceux qui l'accompagnent représenteront d'autres types plus ou moins variés. Tout tourne autour du pneumatique et ce n'est pas plus mal, tant c'est réussi.

En bref, Rubber est un gros délire savamment orchestré. C'est l'histoire d'un mec qui s'est un jour dit "et si on racontait l'histoire d'un pneu qui utilise des pouvoirs télépathiques pour exploser la tête des gens qu'il croise" et qui le justifie au début de son film par un "no reason" (qu'on pourra qualifier de facile, mais qui reste vrai. Après tout, a-t-on vraiment besoin de raisons pour faire ceci ou cela ?) qui justifie tout autant le film et le pourquoi du comment de l'existence de celui-ci. C'est l'histoire ce même mec qui a enrobé ça d'une mise en abîme, d'une esthétique et d'une bande-son toutes autant réussies l'une que l'autre. Et c'est l'histoire d'un autre mec (moi) qui a bien kiffé et qui vous conseille d'en faire autant.

Créée

le 19 janv. 2013

Modifiée

le 19 janv. 2013

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Ripper-

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