Bonjour, je fais du placement de produit pour Michelin
L'avantage avec Quentin Dupieux, c'est qu'on ne perd pas de temps à essayer de comprendre la symbolique cachée des scènes ou des propos. Il n'y en a pas. "No reason". Vaste ode au burlesque et au WTF, Rubber atteint des sommets en matière de grand n'importe quoi. Il est dans la logique de sa "ligne éditoriale" en somme.
D'un semblant de mise en abyme on passe à un méli-mélo de scènes interchangeant et mélangeant spectateurs, acteurs et réalisateurs. On ne sait plus trop qui fait quoi, qui doit faire quoi, quelle est la place de chacun, et de toute façon : on s'en fout un peu. D'où la guest star du film : notre pneu préféré, Robert. Au top de la réification et de l'absurde, Q.D nous envoit du son "flûte de pan" (avec son copain de Justice) à plusieurs reprises pour nous conter l'épopée du serial-killer qui découvre petit à petit son incroyable pouvoir. Dans un autre style musical, ils s'autorisent aussi une scène "Je t'explose un lapin et je mets une musique du type La Croisière s'amuse".
Malgré tout, ou peut-être est-ce une continuité de l'absurde, le pneu ne se contente pas de rouler et tuer. On comprend qu'il a une conscience, un passé (cf la scène des flash-backs), et une vie à la limite de l'ordinaire (je prends ma douche, je dors, je bois...).
Les scènes absurdes s'enchaînent tellement qu'on pourrait penser qu'en réalité, Q.D travaille pour Confessions intimes : Je voyage dans le coffre d'une voiture / Je n'ai pas de mémoire à court terme (aka, je mange la nourriture empoisonnée que j'ai moi-même préparé pour quelqu'un d'autre) / Je joue aux échecs alors que je suis entouré de cadavres, etc.
La seule question qui reste à la fin c'est : Comment Q.D s'est-il réveillé un beau jour en se disant "Je vais faire un film sur un pneu" ?