Rue de l'Estrapade, du nom d'un ancien supplice, est l'endroit où une jeune épouse malheureuse et trompée réfugie sa peine de coeur. Et c'est de là qu'elle espère que son abandon domicile conjugal lui ramènera son mari volage.
Cette gentille comédie de Jacques Becker raconte la brouille d'un couple charmant. Anne Vernon en est le principal personnages et l'héroine très séduisante. Le sujet est classique mais plutôt que de se laisser aller à un vaudeville cocasse et animé, Becker imagine une bluette sensible et élégante. Les personnages y sont parfois des figures de comédie mais en d'autres moments, ils suggèrent une certaine mélancolie, à l'image du personnage d'artiste bohême et désargenté de Daniel Gélin, l'amant possible de Françoise. D'une certaine manière, le film est un peu trop sage, là où on attend quelques étincelles, et s'il n'était la sincérité perceptible des personnages qui suffit à l'intérêt qu'on porte au récit, on trouverait que la mise en scène manque sans doute de dynamisme, de profondeur aussi.