Bon faiseur de divertissements transalpins, Sergio Martino était déjà un adepte du giallo. Comme beaucoup de ses confrères de l’époque, il ne se limite pas à cela, tournant tout ce qui marche. Le voilà donc en 1973 à la tête de son premier poliziottesco, « Milano trema : la polizia vuole giustizia ».
Le héros est le commissaire Caneparo, connu pour ses méthodes expéditives et sa gâchette facile. A la suite d’une bavure, il est suspendu. C’est justement le moment où son chef, qui enquêtait sur une bande de braqueurs, est assassiné en pleine rue ! Notre homme va devoir mener son enquête illégale...
Sur le papier, ça s’annonce décomplexé et juteux. Il y a effectivement plusieurs scènes qui fonctionnent bien. Une évasion brutale, où périssent plusieurs innocents (les victimes collatérales illustrant a posteriori le climat anxiogène des années de plombs). Des poursuites en voiture sympathiques. Et une ambiance pessimiste et violente.
Mais le film souffre tout de même de pas mal de faiblesses. Des transitions parfois un peu brouillonnes. Un héros qui manque de finesse : Luc Merenda avait le physique de l’emploi pour l’époque, mais il joue surtout l’insolent. Un scénario pas toujours très adroit, avec cette histoire de complot fasciste qui débarque un peu comme un cheveu sur la soupe.
Néanmoins, les amateurs de poliziottesco y trouveront leur compte, le film gardant un certain rythme.