2è film de Wes Anderson et son style s'affirme déjà. Caméra frontale, symétrie (même si ce n'est pas encore aussi poussé que par la suite ni aussi parfaitement centré), montage rythmé sur une b.o. rock et folk. L'univers est déjà rempli de personnages loufoques et rêveurs dont les aventures oscillent entre mélancolie/tendresse et comique absurde. Wes Anderson trouve dans ce film l'un de ses plus grands collaborateur (et certainement ami) dont le jeu sied parfaitement à cet univers : Bill Muray. C'est aussi le début de sa collaboration avec Jason Schwartzman. Il y joue Max Fischer, élève boursier de l'institution Rushmore. Multipliant les activités scolaires, au degré d'investissement excessif mais dans n'importe quoi, rêveur, il découvre dans un livre sur Jacques-Yves Cousteau (déjà une référence pour Wes Anderson avant son film hommage, La Vie aquatique) une citation inscrite à la main : "When one man, for whatever reason, has the opportunity to lead an extraordinary life, he has no right to keep it to himself" qui le mènera jusqu'à Miss Cross, nouvelle enseignante et jeune veuve. Il rencontre également Mr. Blume industriel aisé, malheureux en ménage et n'aimant pas beaucoup ses fils. Entre ces trois personnages et aussi au travers des personnages secondaires, Wes Anderson explore les relations familiales, amoureuses et amicales et adresse, mine de rien, une petite critique à l'encontre du système scolaire et notamment des établissements élitistes privés qui tendraient à formater les individus et à limiter leur créativité.