Rusty James
Un film de : Francis Ford Coppola
Dans une petite ville de l’Oklahoma, Rusty James, jeune délinquant, rêve de devenir comme son frère, le légendaire chef de bande « Motorcycle Boy ». Quand celui-ci revient de Californie après 3 mois d’absence, il cherche à empêcher son frère cadet de suivre le même chemin…
Il faut regarder ce film dans son contexte de l'époque, une époque un peu à la Rue barbare ou Outsiders, ou les bandes rivales se rencontraient souvent pour se battre . il ne m'a ravivé que de bons souvenirs ce film.On a un Matt Dillon, qui crève l'écran dans ce film, on sent vibrer à chaque plan sur Matt Dillon le fantôme de James Dean, gamin perturbé, à part et belle gueule. J'ai ressenti aussi à chaque mise en mouvement, les chorégraphies gracieuses de West Side Story, qui joue un peu ce contexte là !
Mais ce contexte n'est clairement plus le même avec Rusty, et dans les rues vides et décharnées de Tulsa, la classe moyenne n'existe plus, le physique Rusty James s'avère un gosse quasi-déscolarisé, un peu lent, que l'on découvre dévasté par une classe sociale moyenne, avec une mère en fuite depuis des années, et un père alcoolique... (Dennis Hopper, magistral dans son rôle).
Un personnage de rêveur, intellectuellement limité, en manque de repères, peut-être impuissant, figure de James Dean tendance Fureur de vivre, déambulant comme dans un rêve en marcel à la Bruce Springsteen et portant littéralement le film sur ses épaules de bagarreur, nous montrant des scènes de violences (bagarres), on y voit aussi, sa volonté de vouloir s'imposer et montrer au autres que c'est lui le maître des lieux.
Reste l'icône du frère, ici presque déifié et pour cause, Mickey Rourke n'a rarement été aussi félin que dans ce rôle ci. Parlant bas, se mouvant lentement, scrutant la réalité avec des yeux magnétiques, il est la résurgence romantique justement de cette époque disparue où les blousons noirs faisaient encore l'ordre et la loi, d'un âge perdu (celui des gangs, de l'adolescence idéalisé…), un Mickey rourke s’affichant tel un Marlon Brando époque ''équipée sauvage''
Dont on ne sait réellement s’il est mort ou vivant, ou s’il n’est pas juste la projection de l’esprit, le fantasme éveillé de Rusty.
Rusty James éprouvera malheureusement bien des difficultés à endosser son costume d’adulte à temps. Errant avec Steve (Vincent Spano), son ''dernier compagnon'', dans les ruelles sordides de cette ville de l’Oklahoma.
Bref je n'en dirai pas plus, pour ne pas trop spoiler le film.
Vous verrez aussi, un Nicolas Cage pas ordinaire, loin d'être celui que vous connaissez dans ses films, à rappeler aussi, qu'il n'est pas très vieux dans le film, j'ai été surpris de le voir aussi jeune, dans ses débuts. Début d'une Carrière bien prometteuse pour lui d'ailleurs.
La BO est vraiment pas mal faut dire que Stewart Copeland, a le don pour mettre la musique là où il faut, en l’occurrence sur les passages de l'ambiance urbaine de l'époque.j'en ai eu des frissons à certains moments.
Il faut voir que là, entre Coup de cœur, Outsiders, Cotton Club, Le Parrain 3 , Coppola est un peu resté dans le même contexte de films avec Rusty James. Chose qui ne m'a pas déplu d'ailleurs.Coppola a le don pour ces films là, il sait les mettre en valeur, on reconnaît bien là, la patte de l'artiste.
Un bon complément pour une fin de soirée.