L'an de grâce 1984 est à bénir des dieux. Déjà parce que je suis né à l'automne de cette année-là, ce qui devrais suffire à vous convaincre. Ensuite, parce qu'elle nous a offert un des long-métrages les plus cool, les plus fun de la décennie, voir du siècle, j'ai nommé: "Ghostbusters".
Imaginé par Dan Aykroyd pour son pote John Belushi avant sa mort, "Ghostbusters" aura mijoté dans son coin quelques temps avant qu'Ivan Reitman et surtout Harold Ramis ne viennent s'intégrer au projet, le premier en tant que metteur en scène, le second en tant que comédien et scénariste, apportant un véritable ton à un projet encore confus.
Rencontre pas si improbable que ça entre le Saturday Night Live et Scooby-Doo, digne héritier du Mel Brooks de la grande époque, "Ghostbusters" est un mélange détonnant d'humour et de gentils frissons, ne prenant jamais son contexte fantastique de haut, le traitant avec tout le respect qui lui est dû, ne versant à aucun moment dans la parodie crétine.
Parfaitement rythmé par un Reitman qui ne retrouvera jamais pareille alchimie et écrit (voir improvisé) avec tout le talent nécessaire, "Ghostbusters" doit énormément aux interactions entre ses personnages, à la camaraderie et à la bonne humeur communicative qui émane de son trio de bras cassés. Le scepticisme pince-sans-rire et la roublardise de Bill Murray, la bonhommie de Dan Aykroyd et le sérieux imperturbable et irrésistible de Ramis côtoient avec délice des seconds rôles inoubliables allant de Sygourney Weaver à Rick Moranis en passant par Annie Potts et Ernie Hudson, tous parfaits.
Porté par des effets spéciaux encore remarquables aujourd'hui (si l'on excepte quelques plans en stop-motion), par la musique d'Elmer Bernstein (sans oublier le tube de Ray Parker Jr) et par une belle poignée de séquences cultes (le Bonhomme Chammalow !), "Ghostbusters" est un petit miracle aussi drôle que spectaculaire, le remède idéal contre la grisaille ou le blues, à consommer sans aucune, mais alors aucune, modération.