Un braquage expéditif est brutalement déjoué par Sabata, un pistolero extrêmement habile. Celui-ci fera chanter les notables ayant commandité le vol, mais qui ne l’entendront évidemment pas de cette oreille…
Très franchement, le scénario de ce western spaghetti laisse à désirer. Surtout dans son acte central, particulièrement répétitif avec une succession de chantages et de tentatives d’assassinats, systématiquement et facilement déjouées par Sabata. Un protagoniste avec peu d’enjeu, car très rarement mis en difficulté, ayant toujours un coup d’avance sur tout le monde, et disposant de capacité de tir proches du surnaturel. Il est d’ailleurs dommage que le film n’ait pas misé sur ce côté fantastique. En même temps la mise en scène est assez simple. Le fossé avec les films de Sergio Leone, tournés dans décors similaires, demeurant énorme !
Heureusement, c’est Lee Van Cleef qui campe Sabata ! L’acteur, vêtu un peu comme le Colonel Mortimer de « Per qualche dollaro in piu », apporte toujours une classe indéniable et son seul regard suffit à illuminer ses scènes. En outre, les personnages, et lui en particulier, sont affublés d’une panoplie de gadgets assez monstrueuse (la division Q a-t-elle équipé Sabata et ses acolytes ?). Cela apporte de petites originalités, et sort des carcans du western. Par exemple, les “vrais” duels sont rares.
De même, le film affiche une galerie de personnages exotiques. Entre un acrobate muet, un lanceur de couteaux crasseux, un joueur de banjo mystérieux, et un gangster efféminé, il y a de quoi faire ! Peut-être même trop, certains étant à peine utile à l’intrigue…
A l’arrivée, ce premier Sabata se laisse regarder, sans se hisser dans le haut du panier des westerns spaghetti.