Quand j'ai vu la bande-annonce de ce film passer à sa sortie, je n'y ai pas prêté attention plus que ça. On aurait dit une tentative de la Warner d'imiter Disney avec ses films familiaux récents visuellement assez lisses, bref, ça m'enchantait peu. Et puis j'ai appris que c'était Robert Zemeckis qui s'y collait, et que Guillermo Del Toro était à l'écriture. Et ça change tout. Je n'ai pas lu le roman, je n'ai pas vu le premier film, alors j'ai découvert l'histoire en même temps que le film. Et franchement ?
C'était pas mal du tout.
Alors oui Anne Hathaway en fait des tonnes (mais elle semble s'amuser), Chris Rock en fait des caisses aussi (par contre lui je ne saurais dire si ça l'amuse) et j'aurais volontiers investi un peu plus de pognon et donné six mois de plus aux équipes techniques pour que les effets spéciaux aient une meilleure allure à la place de la Warner (ce chat en numérique, ces vêtements qui flottent dans les airs, ces serpents qui s'accrochent aux robes, c'est vraiment pas très beau), ça c'est sûr, le film n'est pas parfait.
Seulement on retrouve Zemeckis derrière la caméra et ça se sent : il y a des idées dans chaque plan, on joue beaucoup avec les mouvements de caméra et tant pis si ça fait faux, Bob, il y va toujours à fond. Et c'est ce que j'avais aimé dans son film précédent dont les effets spéciaux étaient bien plus réussis. On nous raconte une jolie histoire et même si c'est un peu maladroit visuellement, le réalisateur tente des trucs et s'applique à nous la raconter correctement, cette histoire. D'ailleurs la morale du film est pas fofolle en soi, c'est étonnant que ça passe encore à Hollywood ce genre de choses.
J'ai trouvé Octavia Spencer assez touchante dans le film aussi, surtout qu'elle joue une grand-mère alors qu'elle est jeune, c'est difficile à jouer et son personnage marche très bien.
Pour ce qui est du rythme on ne voit pas le temps passer, et c'est l'un des défauts du film là où pour beaucoup de films (surtout du côté des blockbusters américains actuels) ce serait une immense qualité. Parce qu'on a jamais l'impression d'atteindre une apogée, un grand moment au niveau des enjeux, mais c'est quand même très agréable un rythme aussi naturel, où tout s'enchaîne bien.