L'affiche est attrayante. La très bankable Catherine Frot ( elle est devant Deneuve sur l'affiche ) associée pour la première fois à l'autre grande Catherine, voilà un couple qui doit faire frémir les tiroirs caisses. Et puis, après le succès de " Médecin de campagne", prendre une autre profession médicale qui touche le coeur de public, ça c'est avoir du flair coco ! Ca tombe bien Martin Provost a été sauvé à la naissance par une sage-femme qui lui a donné son sang ( le film est dédié à cette personne), demandons-lui de nous trousser vite fait un scénario et roule ma poule! On prend les deux grandes comédiennes les plus aimées par les lecteurs de Notre Temps, de Télérama et par les auditeurs de France Inter, et là mon vieux, c'est le yatch au prochain festival de Cannes.
Ca c'est sur le papier. A l'arrivée, le cocktail préparé a le goût fade des histoires improbables autour de la énième retrouvaille de deux femmes aux caractères antagonistes. L'une est coincée, rigide, seule, sérieuse et pas drôle (Frot qui fait du Frot dramatique) tandis que l'autre est jouisseuse, évaporée, joyeuse et bonne vivante ( Deneuve qui arrive à surnager ). L'histoire a l'âge du cinéma et n'offre ici aucune nouvelle idée. Rien dans le scénario n'est cohérent quant à la prétendue évolution du personnage de Catherine Frot, très monolithique pendant deux heures, pendant que face à elle, s'agite notre icône blonde en chemisier panthère, dans un rôle taillé d'une seule mais jolie pièce. Ca traîne en longueur et quand arrive la fin, c'est presque une délivrance. Certes, pour être raccord avec le titre, nous avons droit à quelques scènes d'accouchement qui sentent le réalisme et un très vague discours sur les usines à bébés qui se mettent de plus en plus en place, mais sans que cela soit réellement approfondi (en fait à la façon d'un entrefilet dans 20 minutes). Du coup, le regard et l'esprit gambergent un peu ailleurs. En voyant Deneuve sur un lit d'hôpital, on applaudit aux progrès de la médecine qui fait que dorénavant se faire opérer d'un cancer du cerveau devient un acte chirurgical bénin. On se dit que finalement Quentin Dolmaire a peut être une chance de pouvoir être autre chose qu'insupportable à l'écran comme chez Desplechin, mais que ce sera long. On coche une nouvelle case sur la liste des scènes cocasses qu'est amenée à jouer Catherine Deneuve à l'écran. Ce mois-ci on rajoute la conduite d'un semi-remorque !
La fin sur le blog
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