Le serpent Ajar et son pote le scorpion Pitt sont les losers de leur coin de désert.Moqués et brimés par les serpents qui font la loi dans la région,ils s'aventurent au-delà de leur habitat.C'est là qu'Ajar tombe amoureux d'Eva,une jolie serpente.Mais elle est capturée par des charmeurs de serpents et les deux gugusses,accompagnés de Gary,le frère de la belle,se lancent à leur poursuite afin de la libérer.Ce film écrit et réalisé par Pierre Coré n'a a priori pas grand-chose pour plaire.Animation moyenne,graphisme hideux peu représentatif des espèces supposées,scénario simplet et hautement prévisible co-rédigé par Stéphane Kazandjian,réalisateur de comédies live bas de gamme,pas de quoi s'exciter donc.Surtout que le doublage est complètement foireux,avec des acteurs qui en font des caisses et semblent se livrer à une parodie de lecture en école maternelle,ce qui est d'autant plus scandaleux qu'on a embauché pour ce job une palanquée invraisemblable de stars qui apparemment ne se gavent pas assez par ailleurs.Se pressent notamment et entre autres devant le micro Omar Sy,Louane,Franck Gastambide,Ramzy Bedia,Clovis Cornillac,Jean Dujardin,Mathilde Seigner,Michaël Youn,Roschdy Zem ou Grand Con Malade,ou Grand Corps peut-être,et tous salopent le boulot comme des sagouins.Seul Vincent Lacoste fait preuve de talent et de professionnalisme en voix de Gary,le serpent baba cool,qui comme par hasard est le personnage le plus intéressant et le plus amusant du film.Alors,que reste-t-il à sauver de ce naufrage sableux?Des dialogues pas mauvais,et même parfois très drôles,qui jouent à fond la carte de l'anthropomorphisme identificatoire,une belle présentation de toutes sortes d'espèces animales peu connues et dont le désert,de manière inattendue,regorge.On peut également apprécier le fait que les serpents,d'habitude ignorés du ciné d'animation ou relégués au second plan dans l'emploi du méchant,remember Kaa dans "Le livre de la jungle",doublé en son temps par le grand Roger Carel qui vient de disparaître,soient ici mis en vedettes et ce de manière positive.Il y a aussi une très belle scène onirique de transe musicale lors de la première danse d'une Eva victime du charme du pipeau de son ravisseur,allusion sexuelle désactivée.Ce n'est pas du ciné très malin mais les auteurs s'autorisent une référence littéraire en nommant les deux protagonistes principaux Ajar et Gary.Les moins jeunes se souviendront ainsi que Romain Gary obtint un second Prix Nobel de littérature,chose en principe impossible,en publiant "La vie devant soi" sous le pseudo d'Emile Ajar.