En 1930 les aviateurs Antoine de Saint-Exupéry et son ami Henri Guillaumet travaillent pour la Compagnie générale aéropostale. Lorsqu'Henri Guillaumet est porté disparu dans la Cordillère des Andes Saint Ex décide de partir à sa recherche.
Je pensais qu'avec ce film (clic : http://www.surlarouteducinema.com/.../les-reines-du-drame... ) ou celui-ci (clic : http://www.surlarouteducinema.com/.../the-substance... ), j'avais enduré ce qu'il y a eu de pire au cinéma cette année. Hélas non, l'année n'est pas terminée et je ne pensais pas que l'évocation d'une courte période de la vie de Saint Ex me ferait passer l'un des moments les plus pénibles de mon année cinéphile. Du réalisateur j'avais pourtant apprécié son précédent film (clic : http://www.surlarouteducinema.com/.../les-sorcieres-d... )et ses jolies sorcières rebelles.
Ici rien ne va, rien ne tient et cela commence dès la première scène où les deux gars sont en vol dans une purée de pois maousse. Guillaumet s'en sort mieux que Saint Ex qui se crashe en pleine mer. Les effets spéciaux sont d'une laideur à faire fuir, on voit clairement qu'ils sont dans un habitacle secoué par des petites mains invisibles avec un fond d'écran flou plein de gros nuages qui défilent. C'est laid, mais laid ! Et rapidement cela devient débile lorsque Saint Ex dans l'eau glacée, car au bout d'un moment l'avion coule, reçoit de son pote Guigui l'ordre de ne pas mouiller le courrier (quoi ? ben oui la radio fonctionne toujours, commencez pas à me chauffer). "Le courrier est plus important que la vie" est la devise de l'aéropostale et Guitou ne transige pas là dessus. Imaginez donc Saint Ex dans une eau à moins 12 avec un sac de courrier qu'il tient à bout de bras (un seul bras, avec l'autre il fait des clapotis pour ne pas couler). Lorsque Guigui récupère Saint Ex il est frigorifié (là dessus rien à dire on le croit, il dit même "je sens plus mes jambes" car oui, les dialogues sont d'une puissance, j'y reviendrai peut-être), ils embarquent donc un phoque pour le réchauffer.
Oui.
Et comme Guitounet a dû mal à trouver le chemin du retour, Saint Ex lui écrit un mot sur un papier (pardon à ce moment là je ne me souviens plus s'il lui fait un dessin moche), il ouvre la portière de l'avion et lui file le papier. Ben oui en plein vol pourquoi ? Pour essayer de bien me faire comprendre, je dois préciser qu'à l'époque les coucous étaient de ce style :
saint ex,cinéma,louis garrel,vincent cassel,diane kruger
il était donc tout à fait réaliste de s'envoyer des mots et d'avoir des conversations.
Je ne vais pas développer davantage mais je vous garantis que toutes les scènes qui suivent, longues, ennuyeuses, sont du même tonneau assaisonnées de dialogues d'une pauvreté à faire peur : "Où suis-je ? Que s'est-il passé ? C'est moi qui t'ai traîné jusqu'ici. Tu n'as pas oublié le courrier. S'il était mort je le sentirais. On ira le chercher au printemps à la fonte des neiges."... Et je ne vous parle pas de la scène où Saint Ex console un petit berger andin de la mort de son mouton avec son livre magique. Au s'couououours, sortez-moi de là.
La suite est un gros suspense car c'est Guillaumet qui se crashe à son tour et Saint Ex part à sa recherche. Sachant que dans la Cordillère (mais que diable allait-il faire... ?) il gèle à moins 25, les chances de survie se réduisent dès qu'on met le nez dehors plus d'une heure. Sauf que Guillaumet, ben c'est Guillaumet quoi. Je me suis dit que le périple insensé, infernal que cet homme a affronté seul aurait été autrement plus intéressant que cette espèce de machin qui nous présente Saint Ex comme un gamin foufou, immature qui barbouille, crayonne des dessins sur des carnets et bidouille des trucs et des machins pour faire monter son avion plus haut.
Au milieu de ce naufrage surgissent plusieurs scènes musicalo dansantes assez gênantes, un hangar qui s'ouvre et se ferme avec Madame Guillaumet enfermée dedans (Diane Kruger ravissante malgré une hideuse perruque en crin et son costume cravate so Mimi Lempicka) et une direction d'acteurs qui rend le trio de stars dans le cockpit fade, sans passion, quasi inexistant (désolée les gars, je vous adore, mais c'est Diane qui s'en sort avec dignité). Et si l'on veut chipoter encore plus, pourquoi Louis Garrel ? Qui ressemble autant à Saint Ex que Tahar Rahim à Charles Aznavour ? Et pourquoi Vincent Cassel ? Ils ont respectivement 40 et 58 ans alors que leurs personnages au moment des faits en avaient 30 et 28 et que St Ex était plus âgé que Guillaumet. Ce n'est qu'un détail, nous sommes au cinéma mais quand rien ne va à ce point...
Quelques images de condors (pour voler plus haut, voler plus hauauauauaut, vous l'avez ? Ne me remerciez pas) et de Cordillère des Andes enneigée ne suffisent pas à rehausser le niveau de ce film aussi plat que la conversation de Charles Bovary (oui, bon y'a que ça qui m'est venu). En résumé, zéro budget effets spéciaux (s'il y a un razzie des pires effets spéciaux, je le décerne à ce film nul mais NUL) mais gros budget drones qui volent au-dessus la Cordillère.
Pour couronner le tout car n'oublions pas le rêve, le conte et la... poésie, il y a un renard, une écharpe qui vole au vent et un final en forme de on est tous mortels !
P.S. : allez plutôt voir Totone, sa Marie-Lise et sa Claire Vingt dieux ! (clic : http://www.surlarouteducinema.com/.../vingt-dieux-6527153...