Rama, une jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de 15 mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Lors du procès, les certitudes de Rama vont vaciller et interroger notre jugement.
Précédé d’une sacrée réputation (le film a été récompensé à la Mostra de Venise et va représenter la France aux Oscars), on avait hâte de découvrir son premier long-métrage (de fiction). Alice Diop (Nous - 2020) adapte un fait divers réel qui avait fait grand bruit il y a quelques années, celui de Fabienne Kabou, condamnée en 2017 pour infanticide.
Passé les présentations, Saint Omer (2022) montre rapidement ses signes de faiblesse, à commencer par l’écriture et le parallèle entre Rama et Laurence, le résultat s’avère brouillon et manque de cohérence. Ajouter à cela, le jeu très (trop ?) théâtrale de l’ensemble de la distribution, conférant à tout ce prétoire, une récitation de texte digne d’une représentation de théâtre (et ce, malgré d’excellents acteurs, tels que Kayije Kagame, Guslagie Malanda ou encore Xavier Maly).
L’ensemble devenant rapidement rébarbatif au point de tout simplement devenir apathique et léthargique. C’est regrettable car en dehors d’une mise en scène à côté de la plaque, on appréciera le côté docu-fiction qui colle au film (filmé de façon quasi documentaire), mais pour le reste, c’est vraiment raté, la réalisatrice ne parvenant jamais à nous captiver à travers la représentation de cette femme d’origine africaine devenue invisible aux yeux des autres (ou devrais-je dire, aux yeux des bancs). Un encensement incompréhensible…
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●