Salaud, on t'aime par Incertitudes
Bon, à part le très réussi polar Roman de Gare en 2007, ça fait bien longtemps que Lelouch fait du cinéma avant tout pour ses fans. Avec sans arrêt les mêmes thèmes, les mêmes dialogues, la même manière de filmer et les mêmes comédiens aussi d'ailleurs. Personnellement, je suis un fan du personnage mais je suis moins client de ses films depuis Les Misérables exception faite de Roman de Gare. Parce que bon, j'estime que raconter toujours les mêmes choses dans des films sous des titres différents, c'est un peu se foutre de la gueule du public.
C'est dommage parce que Lelouch est quelqu'un de sincère, ça se sent. On le voit dans Salaud, on t'aime au titre autobiographique. Il met toujours beaucoup de lui dans ses films. Il est amoureux de ses acteurs. On parle bien de "méthode Lelouch" pour les diriger. Il a souvent fait tourner les femmes de sa vie. C'est un passionné de cinéma. Il a un vrai talent de filmeur. C'est lui qui cadre ses films. Certains plans sur la faune, la flore sont magnifiques. Comme dans Itinéraire d'un enfant gâté ou Tout ça pour ça. Mais à un moment, voilà quoi. Ça devient redondant.
Et quand il se laisse envahir par sa propre caricature, ça donne un truc tout pourri. Alors, ce n'est pas le cas de Salaud, on t'aime. J'ai été séduit par le casting féminin, par la gueule cassée de Johnny, par sa complicité avec Eddy Mitchell, par la beauté des paysages. Mais avec une telle passion de filmer, une telle maîtrise dans sa direction d'acteur, il y aurait tellement moyen de faire plus accessible, plus grand public. Tout le monde aurait à y gagner. Le spectateur et le réalisateur qui pourrait arrêter d'enchaîner les films à 300 000 spectateurs.