À l’évidence, le film le plus fréquentable où Chuck Norris tient le premier rôle. Loin des gros navets qui tachent et qui le voient sauver l’Amérique sur ses propres terres ou au Vietnam, The code of silence est un polar urbain typique des années 1980 qui sait mettre en boite une ambiance poisseuse. Avec Chicago en fond (et sa météo toujours aussi grisailleuse) et une guerre des gangs menée par un Henry Silva toujours aussi délicieusement méchant, le film n’innove pas vraiment, mais fait les choses plutôt bien. Une grosse bavure policière au début du récit permet à l’ensemble de gagner en densité même si on se doute que cette peinture des relations entre coéquipiers d’une même unité est traitée sans épaisseur. On retrouve aussi une chouette course poursuite en voitures et une autre, à pied cette fois, dans le métro de Chicago qui a toujours bonne presse dès qu’un polar ou un film d’action est tourné là-bas. Celle-ci se termine par un gros plongeon dans la flotte. En clair, le cahier des charges du genre est bien respecté.


Dommage que la fin ne soit pas tout à fait à la hauteur de la première heure et que le film transforme notre Chuck favori en flic solitaire bourrin capable à lui tout seul de dessouder un groupe mafieux d’une cinquantaine de bonhommes. La prouesse était légion à l’époque mais elle convenait parfaitement aux films funs et très second degré, ce que n’est jamais ce titre plutôt très sérieux. La faute aussi à un Chuck Norris monolithique qui peine à susciter la sympathie et à convaincre vraiment dans son rôle de flic épris de justice. Pour les amateurs de coups de latte, l’aficionado devra se contenter d’une petite bagarre dans un bar plutôt bien faite et vite emballée. Pour le reste, c’est au flingue (voire au bazooka) que notre héros règle ses comptes.


L’ensemble se tient grâce au savoir-faire déjà évident d’Andrew Davis qui signera d’autres films d’action (notamment avec Steven Seagal) avant de s’orienter vers un cinéma plus abouti (notamment, Le Fugitif avec Harrison Ford). Dommage que la musique (pourtant tout à fait dans l’air du temps) soit tristement faible et répétitive avec sa basse et son saxo de circonstance. Ce n’est évidemment pas du grand cinoche, loin de là, mais ça se tient et c’est divertissant. Pour Chuck Norris, c’est déjà pas mal.


Play-It-Again-Seb
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le 23 juin 2024

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