Salem’s Lot
4.9
Salem’s Lot

Film de Gary Dauberman (2024)

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Quand le vampire a les crocs mais pas le mordant

Faire une adaptation de Stephen King, c’est comme marcher sur une corde raide au-dessus d’un précipice rempli de fans enragés. Certains s’en sortent avec panache (Kubrick, Darabont), d’autres chutent lamentablement (on ne citera personne par charité, mais vous voyez l’idée). Salem’s Lot se place quelque part entre les deux, oscillant entre un hommage sincère à l’horreur de série B et une adaptation trop pressée pour capturer l’essence du roman.


Un festin visuel pour les amateurs de couleurs saturées

Commençons par les points forts : visuellement, Salem’s Lot a du cachet. Les couleurs sont appuyées, la photographie flatte l’œil, et l’ambiance s’imprègne de cette patine de film d’horreur old-school qui fait plaisir aux nostalgiques. On sent l’amour du genre, ce plaisir de plonger dans une atmosphère gothique où les ombres s’allongent et les vampires rampent hors de l’obscurité.


Mais si l’enveloppe est soignée, le contenu, lui, manque cruellement de substance. Salem’s Lot aurait dû être une lente descente aux enfers, une histoire qui prend le temps d’installer la menace, de faire monter la tension. Or, ici, on a plutôt l’impression d’un survol express du roman, un peu comme si on lisait King en diagonale. Le scénario trace tout droit, sacrifiant l’atmosphère pesante sur l’autel du rythme effréné.


Des vampires inoffensifs et des acteurs en pilotage automatique

L’horreur, parlons-en. Car un film de vampires qui ne fait pas peur, c’est un peu comme un steak trop cuit : décevant. Ici, les créatures ont beau avoir les crocs, elles manquent de véritable présence, de cette aura cauchemardesque qui fait frissonner le spectateur. On est loin de la terreur sourde de Nosferatu ou de la violence glaçante de 30 jours de nuit.


Ajoutez à cela des acteurs qui semblent réciter leurs lignes sans grande conviction, et l’immersion en prend un coup. Quand les protagonistes paraissent aussi impliqués qu’un collégien un lundi matin, difficile d’y croire. Ce manque d’intensité plombe le film, et ce, malgré un matériau de base qui regorge de scènes potentiellement terrifiantes.


Un hommage sincère, mais une adaptation sans frissons

Salem’s Lot n’est pas un naufrage total, loin de là. C’est un honnête film d’horreur de série B, avec une photographie travaillée et une réelle volonté de restituer l’essence du roman. Malheureusement, son scénario trop expéditif et son manque de tension réelle l’empêchent d’atteindre son plein potentiel. Les amateurs d’horreur nostalgique pourront y trouver un certain charme, mais ceux qui espéraient frémir devant une adaptation digne de King risquent de rester sur leur faim.


Au final, Salem’s Lot est un peu comme un vampire en quête de sang frais : il a les crocs, mais il lui manque l’essentiel… le mordant.

Lu666
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le 24 févr. 2025

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