Sentant sa fin approcher, le roi David convoque ses deux fils, Adoniah et Salomon, pour régler la question de la succession. Plutôt que l'aîné, guerrier réputé, il choisit le cadet, poète et philosophe, à la grande surprise des deux frères. Adoniah, qui s'était autoproclamé roi en apprenant la mort imminente de son père, entre alors en rébellion, mais le sage Salomon parvient à le rallier à sa cause en lui offrant le commandement des armées, qui doivent constamment faire face à la menace des Égyptiens et leurs alliés. Quand le pharaon, de son côté, décide d'en finir une fois pour toutes avec Israël, l'un de ses vassaux, la reine de Saba, lui propose de découvrir la faiblesse de Salomon d'une manière propre aux femmes. Accompagnée d'une suite nombreuse et chargée de cadeaux magnifiques, la sublime souveraine arrive à Jérusalem, bien décidée à mettre le grand roi dans son lit et à lui faire oublier son dieu unique. Et dans l'ombre, Adoniah continue à nourrir ses projets de coup d'état...
Grande fresque biblique comme Hollywood savait en produire à l'époque, Salomon et la reine de Saba est le dernier film de King Vidor. Tourné en 1958 en Espagne, le film était quasiment terminé lorsque Tyrone Power, l'acteur qui incarnait Salomon, fut victime d'une crise cardiaque en jouant la scène du duel final. Il fut remplacé par Yul Brynner, qui dut rejouer toutes les scènes où apparaissait son prédécesseur. Le film fut achevé en février de l'année suivante, et sortit sur les écrans fin 1959.
Doté de gros moyens, il propose de remarquables décors, à commencer par l'antique Jérusalem et le temple de Salomon, mais aussi les superbes paysages naturels du désert de Los Monegros, non loin de Saragosse. Avec ses nombreux figurants en costumes, ses batailles (dont la dernière, épique !) et ses effets spéciaux, c'est un film assez spectaculaire, même si l'essentiel des 2 h 20 de bobine est consacré aux dialogues entre les personnages principaux. Le casting, justement, vaut le coup d'œil : Yul Brynner, arborant une perruque pour l'occasion, fait un Salomon tout à fait correct, et George Sanders en frère renégat fait comme toujours plaisir à voir (même s'il n'est pas du tout crédible en guerrier !). Mais c'est bien la sculpturale Gina Lollobrigida qui s'avère la vraie vedette du film : dans ses innombrables tenues toutes plus légères et diaphanes les unes que les autres, l'Italienne provoque l'émoi du téléspectateur à chacune de ses apparitions ! On regrettera simplement l'absence totale de chorégraphie des batailles : les mecs se tapent très mollement à coups d'épée en fer-blanc, et viennent gentiment s'empaler sur celle de l'adversaire quand c'est leur tour de mourir...