Oliver Stone rue dans les brancards et dénonce sans complaisance et dans son style percutant, la politique des Américains au Salvador. A partir d'une situation classique en Amérique latine, il réalise un film de fiction fondé sur des événements réels, où les personnages ont pour la plupart conservé leur véritable identité.
Il est question d' un escadron de la mort, force gouvernementale du Salvador qui sème la terreur au nom de la raison d'Etat, et le rôle des Etats-Unis est d'aider des commandos révolutionnaires harcelant le pouvoir. Autant le dire tout de suite, ce film qui rappelle la Déchirure, L'Année de tous les dangers ou Under Fire qui traitaient de sujets similaires, n'est pas reposant, et ça ne fait pas partie du genre de sujets qui m'attirent, mais c'est un film édifiant par son engagement, avec son fond de violence et d'affrontements où des journalistes, indifférents à l'issue des combats, font leur métier.
Stone propose donc des images fortes sur une actualité douloureuse et chaotique au sein d'un monde interlope où tout le monde se côtoie, s'épie, se toise et se méfie du voisin tout en essayant de l'utiliser. Diplomates, militaires, journalistes, volontaires d'associations humanitaires et quelques indéfinissables sont renvoyés dos à dos. On est finalement frappé par le message rentre dedans et engagé du réalisateur qui a eu à l'époque un peu de mal à financer son film, le sujet étant quand même anti-américain. Et quand c'est porté à bout de bras par un James Woods habité, on adhère encore plus ; l'acteur incarne avec force un journaliste cabochard, alcoolo, lâche et un peu largué qui va trouver une sorte de rédemption. Il est bien secondé par un bon casting où l'on trouve James Belushi, John Savage, Tony Plana ou Michael Murphy...