Le premier film d’Oliver Stone, ( euh, non. Son troisème en fait), ce qui explique la débauche d’efforts, très tape-à-l’œil quitte à en faire trop, et le manque de moyens, visible à l’écran malgré quantité de figurants, comme quoi l’un ne peut pas toujours empêcher l’autre. Le pitch, c’est du Stone. Histoire contemporaine vue sous un angle personnel, et un regard politisé plutôt à gauche. Et c’est enveloppé dans un package blockbuster facile d’accès, pour film de divertissement même si le sujet sérieux, sûrement pour ne pas faire fuir les producteurs. Il faut en avoir pour réussir ce genre de truc, je veux dire avoir du métier. Le problème c’est déjà les acteurs, car James Wood est trop « gros » pour le rôle, il cabotine franchement, tout le temps, il vampirise tout le film avec son pote Belushi. Les péripéties de deux américains perdus dans un pays où ils ne comprennent rien, l’emportent sur le vrai sujet qui a donné son nom au film, le Salvador. Les militaires sont des caricatures, le personnage de John Savage mériterait un autre film à lui tout seul, l’histoire d’amour avec la jeune salvadorienne est un peu superflue. Il est des deux côtés à la fois, Stone, et ne prend pas réellement parti. Quant on part d’un générique aussi fort, en noir et blanc, et qui prend aux tripes, avec des gens qui sont couchés dans la rue pour se protéger des balles, images clairement tirées d’archives, ça fait peur, pour arriver finalement à une comédie dramatique peu inspiré, c’est du politiquement correct, pour ne fâcher personne, et c’est pas bon, pas encore assez bon Stone, mais ça va venir.