Trois ans après le magistral "Under Fire", Oliver Stone se frotte lui aussi au film de guerre engagé.
Avec cette fois encore, l'histoire d'un photoreporter qui part couvrir un conflit. Il semble qu'à l'époque l'image du reporter était parfaite pour questionner sur la légitimité d'actions militaires, ou de décisions politiques à travers le cinéma.
Le début nous présente donc ce photographe un peu loser, qui recherche un sujet qu'il pourra vendre. Il part au Salvador, mais finalement autant pour boire, se droguer et profiter des joies locales que pour photographier. Ses traits de caractère sont exagérés, trop caricaturaux, ce qui enlève beaucoup d'intérêt au film.( Etait-ce pour éloigner volontairement son personnage de celui interprété par Nick Nolte ?)
Après une longue introduction ou nous avons compris que notre personnage alcoolique baroudeur polygame à tendance gauchiste grande bouche était un anti-héros attachant, place à la guerre civile.
Encore une fois opposé à Under Fire et son minimalisme, Salvador nous offre des plans de guérilla au milieu de la foule, avec des figurants à perte de vue, le tout orchestré et filmé à la perfection.
Dans l'un, on sent le danger qui guette, silencieux, dans l'autre il est assourdissant et omniprésent...
Malgré le personnage principal trop exagéré et du coup bien plus loin de l'image que j'ai du photoreporter que celle que j'ai pu trouver dans "Under Fire", "Salvador" reste un film à voir absolument pour sa beauté, son coté historique et sa conclusion cynique, qui est, selon moi, le meilleur moment du film.